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Nicolas Sarkozy et François Hollande arriveraient en tête du scrutin à égalité sans Marine Le Pen

Les électeurs de Marine Le Pen se rabattraient en majorité sur Nicolas Sarkozy et François Bayrou si la candidate du FN ne parvenait pas à réunir ses 500 signatures. C’est le résultat d’un sondage Ifop réalisé dimanche 5 février pour le JDD.
Article rédigé par Francetv 2012
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Nicolas Sarkozy au palais de l'Elysée le 3 février (LIONEL BONAVENTURE / POOL / AFP)

Les électeurs de Marine Le Pen se rabattraient en majorité sur Nicolas Sarkozy et François Bayrou si la candidate du FN ne parvenait pas à réunir ses 500 signatures. C'est le résultat d'un sondage Ifop réalisé dimanche 5 février pour le JDD.

D'après un sondage Ifop rendu public dimanche par le JDD, Nicolas Sarkozy et François Hollande arriveraient en tête du premier tour de l'élection présidentielle avec 33 % des voix, si Marine Le Pen était exclue de la compétition en raison de l'invalidation de sa candidature.

D'après ce sondage, François Hollande garderait la tête du scrutin avec 33 % des voix (+3,5), à égalité avec Nicolas Sarkozy (+8,5). François Bayrou remporterait 4,5 points de plus par rapport aux sondages traditionnels avec 17 % d'intentions de vote, dans cette situation.

"Ce scénario modifierait radicalement le rapport de force électoral. Pour la première fois depuis le début de la précampagne, Nicolas Sarkozy parviendrait en tête, à égalité avec François Hollande", a expliqué Frédéric Dabi, directeur des études à l'Ifop, au JDD.

D'après ce scénario, le taux d'abstention grimperait de 14 à 22 %.

Les électeurs frontistes se rabattraient sur des candidats de droite

C'est la première fois qu'un sondage prend en compte l'éventualité d'un scrutin sans Marine Le Pen. Seuls les candidats certains d'obtenir leurs parrainages ont été retenus, notamment Nicolas Dupon-Aignan et l'extrême gauche.

Suivant cette hypothèse, Marine Le Pen, Dominique de Villepin, Christine Boutin, Hervé Morin et Corinne Lepage, qui ont tous déclaré avoir moins de 400 signatures jusqu'à présent, ne participeraient pas au scrutin.

D'après ce sondage, les électeurs frontistes se reporteraient donc en priorité sur Nicolas Sarkozy (40 %), puis François Bayrou (22 %) et enfin François Hollande (18 %). Jean-Luc Mélenchon ne bénéficierait que de 9 % des voix du FN.

Une manière pour le JDD de conclure que "le vote du FN reste donc, malgré le positionnement recentré de la fille de Jean-Marie Le Pen, majoritairement un vote de droite".

Du reste, ce sondage montre que François Bayrou est devenu un symbole du "vote anti-système", en ce sens qu'il "raflerait les trois quarts des voix des petits candidats (Morin, Villepin, Boutin) et presque un quart de celles de Le Pen".

"Politique-fiction"

Marine Le Pen affirme éprouver des difficultés pour récolter les 500 signatures nécessaires à la validation de sa candidature. Elle a récemment fait appel à une société de télémarketing pour convaincre les élus de lui apporter leur parrainage.

La candidate du Front national a contesté, via une "question prioritaire de constitutionnalité" (QPC), l'obligation de rendre publics les parrainages d'élus pour la présidentielle. Les sages trancheront le 22 février la question de l'anonymat des parrainages.

"Depuis des semaines, le système essaie de m'empêcher d'obtenir des parrainages pour l'élection", a encore dénoncé Marine Le Pen lors de son meeting à Toulouse dimanche.

Interrogé sur le sondage du JDD, excluant la candidate du FN de la compétition présidentielle, Jean-Marie Le Pen a estimé qu'il s'agissait de "politique-fiction".

"Je ne crois pas que les électeurs de Marine acceptent qu'on leur vole leur candidate, a-t-il délcaré. M. Sarkozy aurait tort de se réjouir, ce type de sondage pourrait inciter les maires à faire preuve de courage et réveiller leur sens de la démocratie".

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