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Accord entre le gouvernement et LR : "Nicolas Sarkozy a peut-être raison avant les autres", juge son ancien conseiller en communication Franck Louvrier

Le maire de La Baule estime que le pays est désormais "majoritairement à droite" et qu'il faudra se rassembler pour mener les réformes. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franck Louvrier lors d'un meeting à La Baule, le 5 novembre 2021.  (DAMIEN MEYER / AFP)

"Je pense que Nicolas Sarkozy a peut-être raison avant les autres", assure dimanche 23 octobre sur franceinfo Franck Louvrier, maire LR de la Baule et ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy. Ce dimanche, l’ancien chef de l’Etat suggère dans une interview au Journal du Dimanche, que le chef de l'État trouve un accord avec le parti LR pour compenser sa minorité à l'Assemblée nationale. Une proposition saluée par l'ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy qui rappelle que "la droite a toujours gagné lorsqu'elle était rassemblée avec le centre".

franceinfo : Est-ce que vous pensez vraiment que cette prise de parole de Nicolas Sarkozy peut faire bouger les lignes ?

Franck Louvrier : Il est toujours très utile d'avoir une vision claire pour notre pays avec une interview pleine de convictions, d'énergie et d'esprit libre. Mon sentiment, c'est qu'aujourd'hui, on est dans une situation politique compliquée. Le 49.3 est l'outil que l'on utilise pour, en fin de compte, forcer le passage des réformes. C'est un outil pour passer des crises, mais il faudra bien que l'on trouve à un moment donné une majorité stable, absolue, au-delà des engagements partisans. C'est l'idée et l'état d'esprit de cette interview. La phrase que je retiens, c'est ‘si je n'avais travaillé qu'avec des gens avec lesquels j'ai été d'accord. Je serais seul, très seul’. Là, nous sommes aujourd'hui, dans une situation où, en fin de compte, on le voit bien, la France est majoritairement à droite dans ses idées mais aujourd'hui, elle n'a pas réussi à avoir une majorité absolue.

Il a redit dans cette interview que s'il fallait soutenir de nouveau Emmanuel Macron, il le ferait. Est-ce ce qu'il n'est pas en décalage avec sa famille politique aujourd'hui ?

Non, je pense qu'il a plutôt la vision qu'on doit avoir d'une majorité, c'est-à-dire une façon de rassembler. La droite a toujours gagné lorsqu'elle était rassemblée avec le centre, que ce soit à l'époque de Jacques Chirac ou que ce soit à l'époque de Nicolas Sarkozy. Pourquoi ? Parce qu'elle a su s'ouvrir sur des sujets de société et au-delà des positions partisanes des partis. C'est cette dynamique-là qu'il faut créer aujourd'hui. Si la droite veut, à un moment donné, pouvoir diriger le pays, il faut à tout prix qu'elle puisse s'ouvrir sur des sujets de société. Par exemple, le débat sur la fin de vie est complètement absent. C'est dommage, car c'est un sujet qui touche tout le monde. Sur tous ces enjeux-là, il faut qu'ils créent un débat qui n'existe pas aujourd'hui.

LR n'a pas déposé de motion de censure des Républicains face au 49.3 du gouvernement, mais le fera éventuellement plus tard si la situation l'exige. N'avez-vous pas le sentiment d'un décalage entre la ligne défendue par Nicolas Sarkozy et la ligne du parti ?

Moi, je pense que Nicolas Sarkozy a peut-être raison avant les autres. Et quand on a raison plus tôt, on n'est pas toujours entendus. En l'occurrence, on le voit bien aujourd'hui, ce n'est pas le plus petit dénominateur commun qui fera gagner les Républicains. Les LR, c'est la minorité de la minorité à l'Assemblée nationale et donc, de ce fait-là, ils ne passeront pas la majorité. On voit bien que l'accord qui peut être mis en place, c'est un accord sur des idées et pas des petits accords au fur et à mesure du temps. Je pense qu'il faut se mettre d'accord sur des enjeux comme les enjeux de la retraite, comme le dit Nicolas Sarkozy. Tous ces sujets-là, il faut s'accorder pour pouvoir réussir, parce que je vous rappelle que le compte à rebours a déjà commencé. Le mandat présidentiel est un mandat court et il faut réussir les réformes. Et l'idée, c'est de faire gagner le pays.

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