Ce que contient "Le Temps des tempêtes", le nouveau livre de Nicolas Sarkozy qui revient sur les débuts de son quinquennat
L'ancien président de la République a écrit pendant le confinement 522 pages pour raconter ses premières années à l'Elysée. Résumé.
Un an après la sortie de Passions, qui retraçait son itinéraire politique et s'interrompait en 2007 avec son arrivée à l'Elysée, Nicolas Sarkozy revient en librairies, jeudi 23 juillet, avec Le Temps des tempêtes (Editions de l'Observatoire). L'ancien président de la République y relate ses deux premières années au pouvoir.
Dans cet opus de 522 pages, majoritairement écrites pendant le confinement, dans le plus grand secret, l'ancien hôte de l'Elysée revient principalement sur son action à l'international. On découvre ainsi les coulisses des sommets internationaux, celles de la libération des infirmières bulgares, ou encore ses relations avec Angela Merkel, qu'il qualifie de "bulldozer timide". L'occasion de brosser des petits portraits à sa façon des différents leaders internationaux, qu'il a fréquentés dès son entrée à l'Elysée, de décrypter son action lors du krach financier de 2008, ou de livrer son analyse de la crise géorgienne.
A noter, un rapide mea culpa sur cette phrase prononcée en 2007 lors du discours de Dakar, et qui avait choqué : "Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez rentré dans l'Histoire." Nicolas Sarkozy s'explique : "Si j'ai été mal compris, c'est donc que je me suis trompé. Il fallut un autre discours (...) pour rattraper cette erreur. Mais personne ne s'en souvient !"
Les petits-déjeuners d'Angela Merkel, des piques pour Jean-Louis Debré
Nicolas Sarkozy livre aussi des anecdotes : il dépeint une Angela Merkel gourmande qui préfère se priver des petits-déjeuners en chambre au profit des buffets mieux garnis, ou relate le micro-combat livré face à Vladimir Poutine pour savoir qui obtiendra le dernier chocolat resté dans une assiette (au finish, aucun des deux n'osera le manger).
Peu de politique intérieure, donc, contrairement à Passions, mais l'occasion quand même d'égratigner quelques politiques français. Premier visé et touché, le chiraquien Jean-Louis Debré. Leur détestation n'est un secret pour personne. "Il m'a toujours voué une haine tenace fondée sur une jalousie irrationnelle, mais assez fréquente chez cet homme. Sentiment au demeurant très étrange pour celui qui connut une carrière inespérée au regard de son peu d'intérêt pour les débats intellectuels ou programmatiques".
François Bayrou dépeint en Frollo
Piques récurrentes aussi contre François Hollande, ou Ségolène Royal. Mais sa cible préférée reste François Bayrou, sur lequel il écrit deux pages et demie au vitriol : "Son tempérament profond le portait à une détestation de tous ceux qui avaient réussi là où il avait lui-même échoué. Emmanuel Macron en fera à son tour, avant la fin de son quinquennat, l'amère expérience."
François Bayrou a toujours trahi ceux qu'il a choisis.
Nicolas Sarkozydans Le Temps des tempêtes
Nicolas Sarkozy va jusqu'à comparer le maire de Pau à l'abbé Frollo, le trouble et pervers personnage de Notre-Dame de Paris qui prône la rigueur et la morale tout en pratiquant l'absolu contraire.
Autre personnage égratigné : Dominique Strauss-Kahn, dont les ambitions présidentielles ont été emportées par l'affaire du Sofitel, alors qu'il présidait le Fonds monétaire international. Nicolas Sarkozy écrit : "Aujourd'hui, j'avoue ne plus trop savoir qui est ce DSK que j'ai propulsé à la tête du FMI. Si c'était à refaire, je ne le referais pas."
Quelques anecdotes personnelles
L'ancien président de la République dresse aussi un portrait peu flatteur de Nicolas Hulot, l'ancien ministre de l'Ecologie. "Formidable preneur d'images lorsqu'il produisait et animait Ushuaïa – on n'a jamais fait mieux depuis – et piètre ministre dès qu'il s'agit non plus de commenter mais d'agir."
La défense de l'environnement et de la planète mérite mieux que toutes ces phrases inutiles, culpabilisantes, faussement moralisantes, et surtout passéistes.
Nicolas Sarkozydans "Le Temps des tempêtes"
Enfin, au-delà de ces règlements de compte, l'ancien président consacre quelques pages à son divorce avec Cécilia, sa deuxième vie avec Carla Bruni, son mariage et la façon dont il a vécu ces épreuves personnelles. Nicolas Sarkozy revient aussi sur son célèbre "Casse toi pauvre c..". Il se reproche d'avoir été grossier, d'être tombé dans un "piège de débutant". "C'était entièrement de ma faute", écrit-il.
Pour connaître la suite et en savoir plus sur son quinquennat, les affaires et tous les soubresauts de ses années au pouvoir, il faudra attendre le tome 2. Peut-être pour l'été prochain ?
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