Législatives 2024 : au sein du Nouveau Front populaire, le bras de fer s'intensifie entre socialistes et Insoumis pour trouver le nom d'un Premier ministre

Les négociations se poursuivent entre les quatre forces du NFP. Le Parti socialiste pousse toujours le nom d'Olivier Faure, mais La France insoumise ne veut pas céder à cette seule proposition.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, le 9 juillet devant l'Assemblée nationale à Paris. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS)

Le temps passe et toujours rien. La gauche n'annonce toujours pas un nom de Premier ministre pour tenter de contraindre le chef de l'État à accepter une cohabitation. Les forces du Nouveau Front populaire poursuivent leurs discussions.

Des discussions qui prennent du temps parce qu'il y a un rapport de force entre représentants des partis de gauche. Sur les plateaux TV, tous surjouent l'unité et promettent d'aboutir dans les prochaines heures, mais en coulisses, dans le huis clos des négociations, c'est laborieux. Cela fait trois jours maintenant qu'ils cherchent un consensus autour d'un seul et même nom pour Matignon. Et le bras de fer s'intensifie jeudi entre socialistes et Insoumis.

Le PS continue de pousser le premier secrétaire Olivier Faure, quand LFI ne veut pas céder à cette seule proposition et continue d'appuyer d'autres noms, d'Insoumis bien sûr. Certains refont même monter la petite musique "Jean-Luc Mélenchon Premier ministre" entre deux portes, ce qui électrise encore plus les discussions. Les divisions, mises sous le tapis au moment de créer le Nouveau Front populaire, leur reviennent en boomerang.

Piège tendu au PS

Certains accusent LFI de bloquer l'avancée des discussions. Et pour certains, c'est même clair : le fait que les Insoumis ralentissent les négociations, en sortant du chapeau de nouvelles lignes rouges au fil des heures, prouve tout simplement qu'ils ne veulent pas gouverner. D'après un socialiste influent, les Insoumis ne chercheraient qu'une chose : l'affrontement final avec le Rassemblement national en 2027. C'est assumé par un proche de Jean-Luc Mélenchon avec lequel franceinfo a pu échanger. LFI aurait tout intérêt à pousser le PS dans les bras des macronistes pour former un gouvernement élargi. Un piège dans lequel le PS refuse de tomber, parti qui cherche tant bien que mal à se séparer de l'image de trahison du quinquennat Hollande.

C'est une course contre la montre. Les nouveaux députés retournent en circonscription pour le 14 juillet ce week-end. L'idéal serait de conclure les négociations avant, avec enfin des annonces, surtout que tant que la question du Premier ministre n'est pas tranchée, tout est bloqué, impossible de se projeter. Et ce alors qu'arrive une échéance cruciale la semaine prochaine : l'élection jeudi du président de l'Assemblée. Et si la gauche venait à désigner un socialiste à Matignon, la candidature au perchoir reviendra à une autre formation politique de gauche.

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