"Un premier tour de piste" : la gauche prête à un long rapport de force avec Emmanuel Macron après la nomination du nouveau Premier ministre

Avec près de 150 rassemblements prévus samedi, la gauche espère mobiliser fortement pour dénoncer la nomination de Michel Barnier, venu de la droite, par Emmanuel Macron comme Premier ministre.
Article rédigé par Sonia Ghobri
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des membres du Nouveau front populaire réunis lors des universités d'été du Parti socialiste, à Blois, le 31 août 2024. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Deux mois jour pour jour après le second tour des législatives, une journée de mobilisation nationale s'annonce samedi 7 septembre. Avec un mot d'ordre : "Contre le coup de force d'Emmanuel Macron". L'appel a été lancé le 26 août dernier, quand le président a officiellement écarté l'option Lucie Castets pour Matignon, la candidate du Nouveau Front Populaire. Et avec depuis la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, la gauche veut engager un long rapport de force avec Emmanuel Macron. 

Près de 150 marches et rassemblements auront lieu samedi partout en France selon l'Union étudiante, à l'initiative de ces manifestations, avec une trentaine de syndicats et d'associations qui ont aussi appelé à manifester. Des partis politiques aussi : communiste, insoumis et écologiste. Pas les socialistes, mais ils disent comprendre et soutenir les manifestants. Certains y seront "à titre personnel". 

Manifestations et menaces de censure

"Ce n'est qu'un premier tour de piste", prévient un élu communiste de premier plan. Il faut dire que la rentrée sociale est déjà chargée, avec l'Union Syndicale Lycéenne qui menace de bloquer des établissements pour dénoncer la nomination "illégitime" de Michel Barnier, la manifestation des enseignants mardi 10 septembre, et une journée de grève interprofessionnelle le 1er octobre, date du début des débats sur le budget.  

"Ces mobilisations seront couplées avec notre bataille à l'Assemblée", ajoute une députée insoumise, avec en ligne de mire la motion de censure pour tenter de renverser le gouvernement du nouveau Premier ministre. Les quatre partis du Nouveau Front populaire annoncent qu'ils la voteront. Mais "pour que la censure passe, il faudrait rallier des macronistes", note un socialiste pro-NFP qui espère que la pression de la rue aidera.

Au sein de la coalition de gauche, on y croit d'autant plus qu'on a bien vu que dans le camp présidentiel, l'accueil réservé à Michel Barnier est plus que mitigé, voire glacial.

Un pari risqué pour la gauche

La gauche veut vraiment donner le ton avec ces manifestations samedi. C'est tout l'enjeu, mais le pari est risqué, avertit une socialiste, pas convaincue par l'initiative. "S'il n'y a pas beaucoup de monde dans la rue, ça se retournera contre nous", insiste-t-elle. En plus, elle se méfie de l'image que ça enverra de la gauche, pas fan de ce qu'elle appelle "la stratégie de bordélisation de LFI".

Une cadre La France insoumise n'est pas de cet avis. En nommant Michel Barnier, Emmanuel Macron "confirme son coup de force avec le soutien de l'extrême droite", dit-elle. Il y a de quoi, selon elle, raviver la colère et donner un nouvel élan à cette journée de manifestations. Pareil chez les communistes. Un proche de Fabien Roussel est persuadé que "la mobilisation sera massive". Pour lui, la trêve olympique est bel et bien terminée. 
 

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