"On verra si on peut aller plus loin" : après l'élection de Yaël Braun-Pivet, les députés de droite et du "bloc central" restent prudents face à l'idée d'une coalition
Alliance : c'est un mot que les Républicains refusaient de prononcer, jeudi 18 juillet. Yaël Braun-Pivet a retrouvé son fauteuil au perchoir de l'Assemblée, onze jours après les législatives anticipées dûes à la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Or, la présidente sortante de l'Assemblée a été réélue grâce à une entente entre la droite et la macronie qui pose peut-être les bases d'une coalition gouvernementale. Au terme d'une journée tendue, Yaël Braun-Pivet a été élue au troisième tour avec 220 voix contre le candidat de la gauche André Chassaigne (PCF), 207 voix. Sébastien Chenu (RN) a quasiment fait le plein des suffrages de son camp avec 141 voix.
Or, si la droite a retiré son candidat pour soutenir Yaël Braun-Pivet, c'est avant tout pour bloquer la gauche, "pour faire barrage à la France insoumise et ses alliés", assure Vincent Jeanbrun. "Pour faire en sorte que ceux qui ont été dans la bordelisation permanente de cet hémicycle n'accèdent pas aux plus hautes responsabilités", défend le maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne). Et quand on lui demande la confirmation d'un "deal" entre Gabriel Attal et Laurent Wauquiez pour la répartition des postes stratégiques à l'Assemblée, il répond : "Nous discutons en droite indépendante et constructive".
"Un premier pas"
Alors, pour y voir plus clair, on se tourne vers les députés macronistes. Eric Woerth, lui, n'a pas peur de prononcer le mot "accord". Selon lui, cela est de bonne augure : "C'est un premier pas. On verra si on peut aller plus loin... et je pense qu'on peut aller plus loin ! Il faut qu'on se mette d'accord à un moment donné pour savoir si on peut réformer et éventuellement gouverner".
C'est par le travail de fond qu'il faut avancer avec les Républicains, prône, pour sa part, Jean-René Cazeneuve. "Il faut discuter sur un programme. Il faut dans les prochaines semaines, le plus rapidement possible, avancer pour trouver une plate forme législative", insiste le éputé de La République en marche pour la 1ʳᵉ circonscription du Gers
En attendant, la droite attend un renvoi d'ascenseur dès ce vendredi, jour d'élection des postes-clés de l'Assemblée : la Macronie devrait ainsi soutenir les candidats Républicains pour la première vice-présidence de l'Assemblée et pour un poste de questeur.
De son côté, Emmanuel Macron a enfin une réponse, lui, qui, au soir du second tour, attendait de voir comment l’assemblée allait se structurer avant de nommer un nouveau Premier ministre. Le "centre de gravité" est donc désormais connu, glissait par message un de plus proches collaborateurs du chef de l'Etat. En clair : le Nouveau Front populaire est battu et ce vote "conforte l’idée que seule une large coalition est possible". Alors, peut-on parler d'un début de la construction d’une coalition ? "C’est un premier pas, mais il faut être humble le chemin est encore long…", concède un conseiller du pouvoir.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.