Vote de rejet du projet de loi immigration : "C'est un camouflet politique pour le gouvernement", réagit le député EELV Benjamin Lucas
"C'est un camouflet politique pour le gouvernement, un acte politique très fort qui a été posé par le Parlement", a affirmé sur franceinfo Benjamin Lucas, député EELV-Nupes des Yvelines, après l'adoption de la motion de rejet préalable au projet de loi immigration lundi 11 décembre.
Pour Benjamin Lucas, à l’origine de la motion de rejet, le vote des députés "n'est pas une surprise. C'est la réalité politique, arithmétique de l'Assemblée nationale, dans la mesure où il n'y avait pas de majorité sur ce texte". Il y voit "la confirmation par le vote, par le scrutin public, de la réalité électorale et arithmétique du Parlement en 2023".
"Nous verrons quelles conclusions souhaitent en tirer le président de la République, la Première ministre et le ministre de l'Intérieur."
Benjamin Lucas, député EELVà franceinfo
Face aux critiques de Gérald Darmanin accusant les porteurs de la motion de "compromission" avec le RN, Benjamin Lucas rappelle que "le ministre de l'Intérieur comptait lui aussi sur le Rassemblement national pour sauver son texte, pour gagner un peu de sursis. Donc pas de faux procès". Il tient à préciser que lors de sa présentation de la motion de rejet devant les députés, il a fait "un discours qui a dit très clairement" ce qui le "distinguait" des autres députés.
"Je n'ai aucune leçon de cohérence à recevoir de monsieur Darmanin"
"Le ministre de l'Intérieur, on ne peut pas en dire autant puisqu'il a louvoyé depuis cinq ans avec les thèmes et les termes de l'extrême droite et de Marine Le Pen, y compris jusqu'à ses slogans", estime le député EELV. "Je n'ai aucune leçon de cohérence à recevoir de monsieur Darmanin", insiste Benjamin Lucas qui rappelle que le ministre est un ancien LR : "Il a trahi sa famille politique pour rejoindre Emmanuel Macron. La trahison trahit le traître."
Avec le rejet du texte présenté par le ministre de l'Intérieur, "c'est la fin du 'en même temps' qui montre qu'il y a un clivage entre la gauche et la droite dans ce pays, et qu'il est sain pour notre démocratie", ajoute Benjamin Lucas. Il juge que le gouvernement "a perdu toute légitimité sur ce sujet pour présenter un texte" et l'appelle à "panser ses plaies" et à "changer de méthode". Le gouvernement doit "respecter le Parlement". "Ce n'est pas grave dans une démocratie de perdre un vote. C'est la nature de la démocratie."
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