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Paroles de retraités : "On a du temps, pas toujours l’argent"

Plusieurs milliers de retraités ont manifesté ce mardi à Paris pour relancer leur pouvoir d’achat. Sur les banderoles, le refus d’un plan d’austérité et dans les conversations, les difficultés à boucler leurs fins de mois.
Article rédigé par franceinfo
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  (Manifestation des retraitĂ©s Ă  Paris © Maxppp)

A l'appel de trois associations et de huit syndicats, plusieurs milliers de retraités ont manifesté à Paris. Venus de toutes les régions, ils se sont retrouvés pour un pique-nique sur le Champs de Mars et un défilé entre la place Joffre et Montparnasse. 

Le gel des retraites dénoncé

Six millions de retraités sont concernés par le le gel des pensions, la mesure est appliquée au-delà de 1.200 euros par mois.

Martine milite depuis toujours à la CGT :

"C’est un sale coup parce que 1.200 euros, ce sont quand même des petits revenus et on a du mal à vivre avec ça."

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaucoup de femmes se sont déplacées pour ce pique-nique géant. Une retraitée de la fonction publique hospitalière vient de Bordeaux. Elle explique être mobilisée par "la suppression de la demi-part pour les personnes seules retraitées ".

"Nous basculons dans l’impôt et nous payons 17 euros. Quand on a une retraite de 1.117 euros, c’est juste. On vit, on mange normalement mais pour réparer la maison, pour les loisirs, il n’y a pas d’argent. On a aussi des enfants et des petits enfants à gâter. Et bien, on ne peut pas les gâter."

"Je me disais, je vais être heureux et bien non" 

110 retraités CGT du Vaucluse ont pris le train pour Paris à Avignon. La doyenne du groupe, Simone, a 90 ans et "n'en peut plus ". Après avoir travaillé toute sa vie, elle vit en décalant ses achats, une consommation très réfléchie faute de moyens :

"Je vais manifester parce que je trouve que ça n’est plus possible. Je fais mes courses et je me dis, ben ça, je n’en ai pas besoin tout de suite. J’avais besoin d’une paire de chaussures et bien j’ai mis des semaines, pour ne pas dire des mois avant de me décider à demander à ma fille de venir avec moi, pour les acheter.  C’est affreux de voir comment d’un côté des individus s’enrichissent par millards et les autres qui souffrent. Je suis heureuse d’aller manifester et de dire non, c’est plus possible, oui, on peut faire autrement."     

Une centaine de retraités de Dordogne sont venus renforcer les rangs de la manifestation parisienne. Pierre est à la retraite depuis sept ans et touche 400 euros par mois :

"Je me disais, je vais être heureux en retraite, et bien non, ça n’est pas vrai. Et c’est pire, pourtant j’ai travaillé toute ma vie. C’est le Secours populaire qui m’a sauvé."

Quand il a payé les assurances, l’essence et son crédit pour la voiture, il fait parfois l’impasse sur quelques repas.

"Je traîne et je ne mange pas, c’est comme ça. Je n’aime pas demander."

Marie-Lou est une jeune retraitée de Dordogne et cette ancienne aide-soignante surveille de près ses comptes bancaires :

"Je fais attention, on est obligés de ne pas faire certaines petites choses, pour pouvoir en faire d’autres. On a du temps, mais pas toujours l’argent ! "

Ce mardi matin, les syndicats ont été reçus au ministère de la Santé. Ils sont ressortis déçus et promettent d’autres manifestations. 

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