Portrait de Nicolas Bay, une des nouvelles figures du Front national
Aux côtés de Marine Le Pen, une nouvelle génération émerge au Front national. Nicolas Bay qui vient d'être nommé porte-parole est l'un de ces nouveaux visages. Portrait de cet ancien partisan de Bruno Mégret aujourd'hui soutien actif de la candidate.
Il est l'un des triple B de Marine Le Pen. Briois, Bilde et Bay. Trois proches collaborateurs de la présidente du FN. Un trio qui n'a pas vu sa note dégradée au fil de la campagne. Nicolas Bay vient d'être nommé porte-parole supplémentaire de la candidate. "L'idée c'est de pousser quelques têtes nouvelles dans les médias", explique-t-il.
Passé mégrétiste
Pourtant tous les trois sont d'anciens partisans de Bruno Mégret. M. Bay a même débuté sa carrière politique aux élections régionales de 2004 en se présentant face à Marine Le Pen en Ile-de-France. Il conduisait alors la liste du MNR, le parti de M. Mégret.
Et à l'époque, il n'est pas tendre avec Mme Le Pen. "Les qualités politiques du personnage sont limitées", déclarait-il sur cette vidéo (à 52 secondes). "C'est le jeu du combat électoral. On en rigole aujourd'hui avec Marine. Mais c'est vrai, j'avais 26 ans. Cela faisait un peu jeune con", explique-t-il aujourd'hui.
Il a quitté le MNR après 2007. C'est Jean-Marie Le Pen qui a repris contact après l'élection présidentielle "Le Front était rincé mais je pensais qu'il avait un avenir avec Marine", commente M. Bay. Il crée une structure afin d'accueillir des militants du MNR, comme un sas de décompression, avant de réintégrer le FN. Ce faisant, il aide à l'ascension de Mme Le Pen, empêchant une alliance entre ses opposants internes et Bruno Mégret. Il sera récompensé en intégrant le bureau politique après l'élection de Marine Le Pen à la présidence du parti au congrès de Tours.
Un retour aux sources
C'est un retour au bercail pour le conseiller régional de Haute-Normandie. Il a adhéré au Front national en 1992, à l'âge de 14 ans. Il avait été voir un meeting de Jean-Marie Le Pen et en avait ramené un autographe. Sa famille avait voté FN en 1988 mais n'était pas militante. "Y avait sans doute une part de crise d'ado pas forcément par rapport à mon milieu familial mais je trouvais que c'était un vrai anticonformisme. En y repensant aujourd'hui, je trouve que j'étais déjà très politique. Pas excité ou excessif", témoigne t-il.
Ce tempérament explique qu'en 1999, il suive M. Mégret, dont il deviendra un proche. "Ce ne fut pas un choix douloureux. Je dois beaucoup à Bruno Mégret. C'est lui qui m'a formé. Même si aujourd'hui nous n'avons plus de relations", reconnaît-il.
Rôle dans la campagne
En plus de ses fonctions de porte-parole, M. Bay a en charge la communication électorale. "Je travaille sur le 16 pages programme qui va être distribué aux Français à 6 millions d'exemplaires à la fin du mois de février". Il l'élabore, en liaison avec Florian Philippot, le directeur stratégique de campagne et Mme Le Pen "qui délègue de façon pragmatique". Avec les deux autres B, Steeve Briois et Bruno Bildé plus M. Philippot, il constitue un petit groupe "qui travaille bien ensemble". "Mais aussi avec les autres", s'empresse t-il de préciser.
Car, il y aurait des tensions avec d'autres membres historiques de l'entourage de Mme Le Pen, comme son compagnon Louis Aliot. " Tension est un mot un peu exagéré", concède M. Bay. "Mais ce qui est paradoxal c'est que les anciens partisans du MNR qui ont toujours plaidé pour un désenclavement sont très à l'aise avec la ligne Marine, alors que certains, au Front depuis toujours, ont un plus de mal à faire leur révolution culturelle", explique-t-il.
Le FN réglera ses comptes et ses rivalités internes, sans doute, après les élections législatives. M. Bay, lui, ira défier Laurent Fabius au mois de juin dans la circonscription historique de l'ancien premier ministre socialiste.
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