Pour Raffarin, "Sarkozy joue à rebours de ce qui a permis à Mitterrand et Chirac" d'être réélus
Dans son livre "Je marcherai toujours à l'affectif" publié mercredi 15 février, Jean-Pierre Raffarin dresse un portrait peu flatteur de Nicolas Sarkozy et le met en garde contre sa "droitisation".
Jean-Pierre Raffarin juge que Nicolas Sarkozy, qui sera annoncera sa candidature à la présidentielle, jeudi 15 février au JT de 20heures de TF1, "joue à rebours de ce qui a permis à Mitterrand comme à Chirac d'effectuer un second mandat".
Dans son livre "Je marcherai toujours à l'affectif", publié le même jour, l'ancien premier ministre regrette que les piliers du chef de l'Etat "restent assez droitiers".
Le vice-président du Sénat - connu pour ses "raffarinades", qu'il "revendique" - propose aussi une belle galerie de portraits ciselés, parfois cruels mais souvent affectueux, des responsables politiques croisés, de Valéry Giscard d'Estaing à Nicolas Sarkozy, en passant par François Mitterrand, François Fillon, Dominique de Villepin, Jean-François Copé et Jean-Louis Borloo.
Pas assez à l'écoute du peuple
M. Raffarin, rare ténor de l'UMP à oser dire son fait au chef de l'Etat, brosse un portrait sans concession de M. Sarkozy, le comparant même à Valéry Giscard D'Estaing dans un chapitre intitulé... "Pourquoi Giscard a été battu en 81".
"VGE et Sarkozy sont de grands séducteurs. Mais ils n'aiment pas vraiment s'attarder auprès des gens. Ils vont trop vite (...) Leur singularité est souvent supériorité. Difficile à vivre", écrit-il. "Le problème de Nicolas Sarkozy, ce n'est pas quand il parle mais quand il écoute. On ne sent pas son bonheur d'écouter".
En toute fin de livre, il conseille au président-candidat de "ne pas se droitiser". Malgré des "qualités cérébrales exceptionnelles", le président a "besoin d'avoir raison contre tous, de s'arc-bouter contre le monde" alors qu'"une présidentielle est aussi un rapport au peuple".
Fillon en prend aussi pour son grade
M. Raffarin se montre caustique avec le premier ministre, qui "n'a pas la grosse tête mais a le cerveau solitaire". François Fillon "gère bien les situations qu'il n'a pas créées, ce bon surfeur sait prendre les vagues
des autres", assène-t-il.
Il est en revanche très laudatif à l'égard de M. Copé, "clair dans l'expression, sain dans l'affection, vaillant dans l'agression contre l'ennemi", et M. Borloo, qui "conjugue une intelligence très aiguë et une générosité très large".
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