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Présidentielle J-100 : vos questions sur l'élection

Peut-il y avoir des surprises ? Quels candidats peuvent abandonner ? Comment marche le temps de parole ? FTVi répond à vos questions. 

Article rédigé par Salomé Legrand
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8min
La liste officielle des candidats sera publiée le 20 mars 2012. (JEFF PACHOUD / AFP)

Peut-il y avoir des surprises ? Quels candidats peuvent abandonner ? Comment marche le temps de parole ? FTVi répond à vos questions pratiques ou politiques. 

• Quelle est la date limite de déclaration des candidatures ?

Le 16 mars 2012 à 18 heures. A cette date, toutes les personnes souhaitant être candidates à l’élection présidentielle doivent avoir déposé au Conseil constitutionnel au moins cinq cents parrainages d’élus provenant d'au moins trente départements différents (cinquante signatures maximum par département). Une obligation qui déclenche une véritable "chasse aux signatures" chez les petits candidats et différentes stratégies pour les grandes formations.

• Quand Nicolas Sarkozy va-t-il annoncer sa candidature ?

Officiellement, Nicolas Sarkozy n’est pas encore candidat. Il préside une France en crise et n’a pas la tête à sa réélection, explique sans se démonter la majorité. Dans la pratique, il entretient un savant mélange des genres qui lui permet tout à la fois d’esquisser et tester son programme, mais aussi de critiquer son principal adversaire, François Hollande. Le tout avec la solennité de la fonction. Il veut donc se déclarer le plus tard possible, "au plus tard tout début mars, et au plus tôt à partir de la deuxième quinzaine de février", selon les dernières informations de Libération.

Lors des précédentes élections présidentielles, les présidents sortants avaient adopté la même stratégie : Valéry Giscard d’Estaing s’était déclaré le 2 mars 1981, François Mitterrand le 22 mars 1988 et Jacques Chirac le 11 février 2002.

• Les cent jours, c'est une échéance de journalistes, ou bien c'est un véritable repère pour les candidats ?

Les deux ! C’est une date symbolique qui permet aux journalistes et aux candidats de faire toutes sortes de bilans. C’est généralement l’occasion pour les états-majors d’enclencher une nouvelle phase de la campagne, comme c'est le cas de la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts, Eva Joly. Mais aussi du socialiste François Hollande, qui y a largement fait référence lors de l’inauguration de son QG mercredi 11 janvier, en se donnant "cent jours pour redonner espoir, cent jours pour convaincre au premier tour et ensuite pour gagner au second".

• Quel candidat n’ira pas au bout ? 

Difficile à ce stade de dire qui jettera l'éponge. Ce qui est sûr, c'est que certaines ambitions peuvent être contrecarrées par l'obstacle des cinq cents parrainages.

Cela dit, Christine Boutin s’est dite "absolument déterminée". "J'irai jusqu'au bout", a déclaré la candidate du Parti chrétien-démocrate, qui, en cas de parrainages insuffisants, menace de se rallier à François Bayrou. De son côté, Hervé Morin disait lui aussi vouloir aller jusqu’au bout, mais il commencerait à douter, selon Le Monde.fr, qui relève cette phrase du candidat Nouveau Centre : "Si, au 15 mars, je suis à 0 %, 2 %, je me poserai des questions."

Malgré un début de campagne chaotique et des intentions de vote en baisse à 3 % dans les derniers sondages, Eva Joly a également répété son envie de porter le projet d’Europe Ecologie-Les Verts "jusqu’au bout". Dominique de Villepin, qui veut "s'opposer à la République des partis", fait lui aussi partie des "jusqu’au-boutistes".

Jean-Pierre Chevènement refuse également d’abandonner et rejette l’"argument bidon" de la menace d’un nouveau 21 avril 2002. Ce qui l’intéresse, c’est que François Hollande se rapproche de ses positions, comme l’explique RTL. A suivre.

Par ailleurs, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, empêché en 2007 faute de signatures, a laissé entendre cette année qu’il disposait d'assez de promesses de parrainages. A l’opposé, Marine Le Pen continue d’alerter sur la difficulté du Front national à collecter les cinq cents signatures, que le parti a toujours obtenues depuis 1988. Une stratégie bien connue et dont il est difficile de vérifier si elle reflète la réalité.

Enfin, nombre de candidats déclarés, originaux et quasi inconnus au niveau national, ont très peu de chances d’obtenir les cinq cents signatures.

• Comment ça marche le temps de parole ?

Depuis le 1er janvier 2012, le CSA contrôle l'équité du temps de parole des candidats déclarés, mais aussi des candidats "présumés", comme Nicolas Sarkozy. Cela concerne le temps de parole des candidats proprement dits, mais aussi le temps d'antenne qui leur est consacré (déclarations de soutien, sondages, analyses ou éditoriaux politiques...), rappelle Le Figaro.fr.

A partir du 20 mars, date à laquelle le Conseil constitutionnel publiera la liste officielle des candidats ayant obtenu les parrainages nécessaires, le système basculera dans l'égalité stricte du temps de parole, mais les règles sont plus floues concernant le temps d’antenne. Enfin, du 9 avril au 6 mai, dates de la campagne officielle, le CSA veillera à ce que chaque candidat bénéficie d'une parfaite égalité de temps de parole et de temps d'antenne.

• Le scrutin est-il joué ?

Evidemment, il est impossible de l’affirmer. Mais souvent dans le passé, c’est à cette période-clé que les élections présidentielles se sont jouées, ou en tout cas que l’opinion s’est cristallisée. Mais les surprises peuvent intervenir aussi plus tard, comme le démontre notre retour sur les cent jours ayant précédé les présidentielles depuis 1981

"En 2007, c'est mi-janvier que la victoire de Nicolas Sarkozy a été acquise. En 1981 et 1988, c'est début février que les intentions de vote des finalistes se sont stabilisées. Mais 1995 et 2002 le rappellent : quelques semaines, voire quelques jours avant le scrutin, des surprises sont encore possibles", décrypte Le Monde, qui revient en détail sur le tournant des cinq dernières élections.

• En cas de second tour avec Marine Le Pen, ferait-elle mieux que son père ?

Oui, probablement. D’une part, l’adhésion aux idées du FN est en progression de neuf points par rapport à l’an dernier, selon un baromètre d'image du Front national, réalisé par TNS Sofres pour France Info, Le Monde et Canal+. En janvier 2012, les Français sont 31 % à se dire d’accord avec les idées défendues par le FN. C’est le niveau le plus haut depuis 1991. Mais surtout, le Front national suscite moins de rejet. Ainsi, 53 % des Français estiment que le FN représente un danger pour la démocratie, soit trois points de moins qu’en 2011. C'est le niveau le plus faible depuis 1985.

• Y a-t-il toujours une surprise ?

Peut-être pas toujours, mais régulièrement. En 1981, François Mitterrand l'emporte alors que Valéry Giscard d'Estaing était encore donné à 47 % d'intentions de vote en janvier.

En 1995, la droite est quasi certaine de gagner, mais crée quand même la surprise avec l'effondrement spectaculaire d'Edouard Balladur dans les sondages : -10 points entre novembre 1994 et avril 1995. Jacques Chirac le dépasse définitivement début mars et l'emporte le 9 mai 1995 face à Lionel Jospin. 

En 2002, plus qu'une surprise, c'est un coup de tonnerre dans le paysage politique français. Jean-Marie Le Pen arrive au second tour avec 16,9 % des voix devant Lionel Jospin, qui n'en obtient que 16,2 %. Impensable la veille. 

Depuis trente ans, seules les élections de 1988 et 2007 se sont déroulées sans rebondissement inopiné.

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