Propos de Guéant : un député parle de nazisme, le gouvernement quitte l'Assemblée
C'est une image rare à l'Assemblée
nationale. L'ensemble du gouvernement, le Premier ministre en tête, ainsi que
les députés UMP quittant l'hémicycle. Un geste de protestation après les déclarations
d'un député apparenté PS, Serge Letchimy, revenant sur les propos sur les "civilisations" de
Claude Guéant.
Le député de la Martinique a
apostrophé le ministre de l'Intérieur : "Mais
vous, Monsieur Guéant, vous privilégiez l'ombre, vous nous ramenez jour après
jour à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de
concentratio n". Il s'est ensuite référé au "régime nazi ". La
séance des questions au gouvernement a été suspendue.
Immédiatement après, François Fillon a demandé dans un communiqué aux responsables de l'opposition de condamner ces propos. Le Premier ministre dit déplorer "que l'opposition ait choisi d'avoir recours à une provocation indécente lors de la séance des questions". "Il est des comparaisons qui font honte à ceux qui les professent", a expliqué Matignon. "Le martyre des victimes de la Seconde guerre mondiale ne doit pas être galvaudé pour des raisons partisanes".
De son côté, Christian Jacob le président des députés UMP a réclamé "des excuses ". Il n'y aura aucune "excuse publique " lui a immédiatement rétorqué Serge Letchimy estimant que c'était à Claude Guéant d'en faire.
"Une polémique inutile "
Le candidat socialiste François Hollande s'est refusé ce soir sur France 2 à présenter les excuses que lui réclame la majorité après les propos du député Serge Letchimy.
Il a indiqué que ce qu'il réprouvait, "c'est cette polémique inutile, ce sont ces divisions blessantes, ce sont ces discordes " attisées selon lui par Claude Guéant.
Sur TF1, le candidat centriste François Bayrou a condamné "les uns et les autres " qu'il accuse d'alimenter "une escalade indécente ". Pour le président du MoDem, "évoquer nazis, régime nazi et camp de concentration " après les "propos extrêmement insultants " du ministre de l'Intérieur, "c'est purement et simplement inacceptable ".
"Je pense que le PS est ravi qu'il y ait une provocation et l'UMP aussi, parce que leur espoir c'est qu'on puisse ainsi s'enfermer dans le débat des deux camps ", a-t-il commenté.
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