Mobilisation en légère baisse pour les manifestations contre la loi "sécurité globale", rejointes par des défenseurs des "free-parties"
Le ministère de l'Intérieur affirme que les différents rassemblements organisés en France ont réuni moins de 33 000 personnes.
Effet du Covid, essoufflement de la mobilisation ou mots d'ordre trop hétéroclites ? Les rassemblements contre la proposition de loi "sécurité globale", combattue depuis novembre par les défenseurs des libertés publiques et les syndicats de journalistes, ont réuni un nombre de manifestants encore en baisse.
Sur l'ensemble de la France, les manifestations ont rassemblé 32 770 personnes, selon les chiffres donnés par le ministère de l'Intérieur en soirée. C'est un peu moins que les 34 000 personnes comptées le 16 janvier par le ministère, tandis que les organisateurs revendiquaient 200 000 participants. Le 28 novembre, au pic du mouvement, le ministère comptait 133 000 manifestants, la coordination 500 000 personnes.
"La mobilisation est compliquée avec le Covid mais pour autant, beaucoup estiment qu'il s'agit d'une loi liberticide", a réagi Dominique Besson-Milord, secrétaire départementale de la CGT, à Rennes. "On sait bien qu'au bout d'un moment, il y a moins de monde", a pour sa part analysé Paul Garrigues, coprésident de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) de Dijon. "C'est le 10e événement, et les gens ne lâchent pas, c'est déjà ça", a voulu retenir Jean Latasse, militant d'Amnesty International à Strasbourg.
Des interpellations à Paris
Cette légère baisse de la mobilisation intervient alors que le mouvement, auxquels s'étaient déjà ralliés des "gilets jaunes", a été rejoint par des représentants du monde de la culture, mécontents des mesures de restriction sanitaires qui frappent le secteur, et par des défenseurs du monde des "free parties", qui dénoncent notamment la répression de la rave de Lieuron (Ille-et-Vilaine) au Nouvel an.
"Aujourd'hui c'est le summum de la convergence des luttes: loi sécurité globale, fichage, violences policières, monde de la culture et étudiant délaissés et en souffrance, sanctions trop élevées sur le monde de la free party", s'est exclamée Marion, membre du collectif de teufeurs Maskarade et participante au rassemblement à Paris.
Mais à Bordeaux, la fusion de deux rassemblements distincts, celui contre la Sécurité globale et celui, plus important, pour les free parties, a laissé perplexes certains participants, qui se demandaient aux côtés de qui exactement ils manifestaient, rapporte l'AFP.
Dans la capitale, où les manifestants étaient environ 5 000 selon le ministère de l'Intérieur, des heurts ont éclaté entre une cinquantaine de jeunes, décrit par le ministère comme principalement issus de la mouvance ultra gauche, et les forces de l'ordre, alors que les organisateurs avaient annoncé la dispersion. Après des jets de projectiles, les forces de l'ordre ont utilisé des canons à eau. Vingt-huit personnes ont été interpellées à Paris, selon le ministère.
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