Proposition de loi sur la "sécurité globale" : plus de 26 000 manifestants dans toute la France sans incidents majeurs
Les manifestants dénonçaient également le projet de loi du gouvernement sur le séparatisme et les décrets élargissant les possibilités de fichage.
Pour la troisième semaine consécutive, des milliers de personnes ont défilé, samedi 12 décembre, contre la très controversée proposition de loi sur la "sécurité globale". Ces manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de France, sans incidents majeurs. Dans les cortèges, les banderoles, pancartes et slogans dénonçaient aussi les violences policières, le projet de loi du gouvernement contre le séparatisme, jugé "islamophobe". Mais aussi les trois décrets publiés début décembre, qui élargissent les possibilités de fichage.
La mobilisation a toutefois été moins importante, selon les autorités. Le ministère de l'Intérieur a comptabilisé quelque 85 actions rassemblant 26 400 manifestants environ. Le 28 novembre, les 110 manifestations avaient rassemblé 133 000 personnes à l'échelle nationale. Et 57 350 manifestants le 5 décembre sur un total de 154 actions. La place Beauvau a également fait état de 164 interpellations sur tout le territoire, à Paris pour l'essentiel. Franceinfo fait un tour d'horizon de ce nouveau samedi de mobilisation.
A Paris, plus d'une centaine d'interpellations
Dans la capitale, le cortège s'est élancé vers 15 heures de la place du Châtelet en direction de la place de la République. Le ministère de l'Intérieur a compté 5 000 manifestants, soit autant que le 5 décembre, mais bien moins que le 28 novembre, où 46 000 personnes s'étaient mobilisées.
Un impressionnant dispositif policier était déployé le long du parcours pour encadrer la marche. Des tensions ont éclaté en milieu de manifestation. Les CRS et les gendarmes mobiles sont intervenus pour "couper le cortège en deux". La préfecture a précisé que les forces de l'ordre interpellaient "des éléments radicaux" à l'intérieur du cortège pour "empêcher la constitution d'un black bloc".
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, faisait état de 142 interpellations en début de soirée, dans un tweet. Contrairement au précédent samedi de manifestation, aucun incident majeur n'était signalé en fin d'après-midi.
A Lyon, des milliers de manifestants et des lacrymogènes
A Lyon, la préfecture a recensé 2 000 manifestants. Des tensions ont éclaté devant la préfecture. Les forces de l'ordre ont riposté à des jets de projectiles par des tirs de gaz lacrymogène. La manifestation s'est achevée place Bellecour, où les canons à eau de la police ont été sortis pour disperser les derniers manifestants.
Plus d'un millier de manifestants à Strasbourg
A Strasbourg, les manifestants se sont réunis place de la République, en lisière du centre-ville historique de la capitale alsacienne, pour tenir une "assemblée populaire". Puis la foule s'est élancée, contournant le centre-ville et ses commerces, comme exigé par la préfecture du Bas-Rhin. Le cortège a rassemblé 1 300 personnes selon les forces de l'ordre, et 1 000 à 1 500 selon les organisateurs.
Mobilisation aussi à Montpellier, Toulouse, Marseille, Lille...
A Montpellier, environ 1 800 personnes, selon la préfecture, ont défilé dans le calme dans le centre-ville. A Toulouse, les manifestants étaient environ 1 200, selon la police. La manifestation a réuni un millier de participants à Marseille. Près de 500 à Lille. Environ 200 à Besançon ou à Laval. Ou encore une centaine à Auxerre, Nice et Dijon.
A Dijon, la police a fait usage de grenades lacrymogènes "pour disperser les manifestants qui tentaient de rejoindre le centre-ville", d'après le tweet de la préfecture de Côte-d'Or. A Lille aussi des grenades lacrymogènes ont été tirées pour disperser le cortège à la fin.
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