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Les parlementaires socialistes tentés de rallier Emmanuel Macron angoissent le PS

Emmanuel Macron a enregistré de nouveaux soutiens de poids jeudi en vue de l'élection présidentielle de mai prochain. Beaucoup de parlementaires socialistes sont tentés de le rejoindre, donnant quelques cauchemars au PS.

Article rédigé par Julien Langlet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Macron à Berlin, le 10 janvier 2017 (TOBIAS SCHWARZ / AFP)

"Il y a une vieille génération au bord de la retraite qui essaie de casser la maison avant de se barrer." Cette saillie du député Malek Boutih, soutien de Manuel Valls à la primaire de la gauche, en dit long sur les tensions que provoquent les tentations de ralliement à Emmanuel Macron. Jeudi 12 janvier, le député européen Jean-Marie Cavada, la présidente de Cap21-Le Rassemblement citoyen Corinne Lepage et l'ex-aubryste Claude Posternak ont rejoint les rangs des soutiens au candidat à l'élection présidentielle. Problème pour le Parti socialiste : beaucoup de parlementaires siglés PS sont tentés de faire de même. Reste à savoir dans quelle proportion.

Les élus socialistes tentés par Macron "ont tort"

Contrairement à ce que laissent entendre les propos de Malek Boutih, la vieille génération socialiste n'est pas la seule à hésiter à prendre le train du mouvement En Marche. Du vainqueur et du succès populaire de la primaire de la gauche dépendra l’ampleur de l’hémorragie, prédit un cadre socialiste à l’Assemblée nationale. Selon lui, en cas de victoire d'Arnaud Montebourg ou de Benoît Hamon à la primaire, plus de la moitié des députés de l’actuelle majorité pourrait se ranger derrière Emmanuel Macron.

Le succès remporté par l'ancien ministre de l'Économie en fait réfléchir plus d'un. "Emmanuel Macron est un candidat respectable. Il faudra bien lui parler à un moment", confie ainsi le député Sébastien Denaja, soutien de Vincent Peillon à la primaire de la gauche.

L'idée d'un retrait du candidat socialiste fait son chemin

Encartée au Parti socialiste depuis quarante ans, Marylise Lebranchu met toutefois en garde les élus tentés de quitter le navire. "Ils ont tort, déclare l’ancienne ministre. Ou alors c'est leur carrière qui leur importe... La question qu'ils doivent se poser, c'est : 'Comment suis-je arrivé là ?' Des militants et des sympathisants socialistes se sont battus pour que François Hollande devienne président en 2012 et pour que chaque député obtienne son siège. On leur doit quelque chose à ces militants et sympathisants."

Impensable il y a encore quelques semaines, l’idée d’un retrait du candidat socialiste au premier tour de l'élection présidentielle fait son chemin chez certains parlementaires... persuadés que la question se posera si Emmanuel Macron confirme être le seul capable d’éviter un deuxième tour entre Marine Le Pen et François Fillon.

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