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Témoignages "Je trouve ça assez lamentable" : des militants du Parti socialiste désabusés par le conflit entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol

Les militants du Parti socialiste sont désemparés face au feuilleton de ces derniers jours sur l'élection du Premier secrétaire du parti, comme ceux dans le bastion socialiste de Blois dans le Loir-et-Cher.
Article rédigé par franceinfo - Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Dans le local de la section du Parti socialiste de Blois, les militants se réunissent à la veille du Congrès de Marseille qui commence le vendredi 27 janvier 2023. (VICTORIA KOUSSA / RADIO FRANCE)

L'épicentre du séisme au Parti socialiste s'est délocalisé à Marseille. Le palais du Pharo accueille à partir du vendredi 27 janvier, le 80e congrès du parti en pleine guerre des clans. Nicolas Mayer-Rossignol et Olivier Faure, réélu Premier secrétaire, continuent de se déchirer.

REPORTAGE >> "C'est de la guéguerre des chefs" : à Marseille, le blues des militants et sympathisants du Parti socialiste

Devant le portrait d'Olivier Faure, à côté d'une boîte à chaussures qui leur a servi d'urne lors des élections internes, quatre militants se retrouvent un peu secoués. Deux soutiennent l'actuel Premier secrétaire Olivier Faure, les deux autres, Nicolas Mayer-Rossignol et Hélène Geoffroy, les candidats éliminés. Mais aucune guerre entre eux : ils tractent, manifestent et débattent ensemble depuis des années. On est loin de l'image de ces clans qui se déchirent au sommet. "On est dans une situation compliquée qui ne nous fait pas forcément grandir", déclare Julie qui pèse ses mots.

Ce spectacle dans les médias, Julie n'en peut plus. "Je pense que réagir d'un côté ou de l'autre, peu importe. Mais à coup de tweets, de posts Facebook ou autre... Tout de suite, tout le monde réagit à chaud, sans forcément prendre le temps de s'exprimer entre eux. Je trouve ça assez lamentable quand même de s'attaquer sans arrêt sur ça."

"Le pire" congrès

À côté d'elle, Yann rêve d'une sortie par le haut de cette crise du congrès le plus catastrophique de l'histoire des roses, selon lui. "En termes d'ambiance, et de ce que l'on étale sur la place publique : oui, c'est le pire. Parce que justement, il y a ce conflit qui dure, qui dure, qui dure. Si à un moment, on a l'impression que notre camarade socialiste devient un ennemi, il faut arrêter. Donc, à un moment, la raison arrivera."

"On ressort avec la gueule de bois d'un score à 1,7% à la présidentielle et donc, on est encore dans la période de gueule de bois. Et puis après on va remonter, mais on est sur une fin de cycle. Il faut qu'on acte la fin de cycle."

Yann, militant socialiste

à franceinfo

Le PS doit, d'après lui, apprendre de ses erreurs et mettre enfin en place le vote électronique pour limiter les risques et les soupçons de fraude qui empoisonnent ce scrutin. La réflexion reprendra après le congrès qui doit entériner, ce week-end, la victoire d'Olivier Faure. Corinne et Guillaume espèrent ainsi tourner la page : "Je pense qu'on a tous hâte que le congrès se termine, estime Guillaume, même si, ça s'est plutôt bien passé entre nous et qu'on a l'intelligence en ce moment de ne pas s'envoyer des trucs. Enfin bon, ce n'est pas très agréable. Par rapport à nos statuts, ce sera la fin de l'histoire."

"C'est important que ça s'arrête et qu'on se mette au travail pour des enjeux, qu'on se batte pour les retraites."

Corinne, militante socialiste

à franceinfo

Avec un autre défi : cicatriser pour se relancer et faire adhérer au Parti socialiste de nouveaux militants que ce feuilleton a pu effrayer.

Les militants du Parti socialiste désabusés face à la guerre des chefs - Victoria Koussa

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