Référendum en Nouvelle-Calédonie : "Ce résultat est très important parce qu'il marque la fin d'un processus vieux de 30 ans", souligne la députée Yaël Braun-Pivet
"Le processus est allé à son terme et maintenant il faut construire l'avenir ensemble", déclare la présidente de la commission des Lois de l'Assemblée nationale.
"Ce résultat est très important parce qu'il marque la fin d'un processus vieux de 30 ans", réagit la députée LREM des Yvelines et présidente de la commission des Lois de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet dimanche 12 décembre sur franceinfo, alors que le "non" à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie a recueilli 96,32% des voix au troisième référendum à ce sujet dimanche, après dépouillement de 90,23% des bulletins de vote.
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franceinfo : Que signifie le résultat de ce référendum à vos yeux ?
Yaël Braun-Pivet : Ce résultat est très important parce qu'il marque la fin d'un processus vieux de 30 ans. L'État, les personnalités de Nouvelle-Calédonie, s'étaient engagés dans un processus de vivre-ensemble et à trois référendums. Aujourd'hui, nous avons enfin aboutit au terme de ce processus donc nous devons nous en satisfaire parce qu'il est important que la parole de l'État soit respectée, que les engagements pris par nos prédécesseurs soient tenus et c'est ce que nous avons fait. Maintenant, ce qui est particulièrement important, c'est ce fameux jour d'après. Les Calédoniens vont continuer à vivre ensemble et donc nous devons maintenant voir avec eux, voir avec l'État et nous, parlementaires, travailler sur le processus institutionnel pour voir comment ce vivre-ensemble va se matérialiser, pour que les volontés de chacun soient respectées et que la Nouvelle-Calédonie puisse devenir un territoire plus prospère.
Mais comment allez-vous construire ce vivre-ensemble alors que plus de la moitié des Néo-Calédoniens se sont abstenus de voter et que les indépendantistes avaient appelés à ne pas voter ?
Les indépendantistes ont appelé à la non-participation, mais même les territoires dits indépendantistes les bureaux de vote étaient ouverts, les maires ont joué le jeu de la démocratie. Je crois que c'est vraiment très important de le souligner. Certains pouvaient imaginer que cela ne se passerait pas comme cela, qu'il pourrait y avoir des troubles, il n'en a pas été ainsi et c'est très important. Je pense que ça montre aussi la volonté de tous de s'inscrire dans un processus apaisé et un processus démocratique. Donc maintenant l'enjeu pour tous est de se mettre autour d'une table pour construire la Nouvelle Calédonie de demain et pour cela nous avons besoin de chacun parce que chaque territoire de la République est important pour nous, est singulier aussi. Maintenant il faut construire cet avenir singulier, original, qui résulte d'une histoire originale également et ça, nous devons le faire ensemble.
"Nous ne le ferons pas les uns contre les autres. Je crois que c'est aussi ce message-là que les indépendantistes nous ont fait passer avec un climat apaisé, serein, lors de cette non-participation."
Yaël Braun-Pivet, députée LREMà franceinfo
Il n'y a pas eu d'appel au boycott, revendicatif, et je crois que c'est très important et bon signe pour l'avenir qu'on doit construire ensemble.
Les indépendantistes voulaient reporter ce vote de plusieurs mois en raison de la crise sanitaire. Pourquoi ne l'avoir pas fait ?
Depuis le début de la crise sanitaire, nous avons voté à plusieurs reprises, nous avons élu nos maires, nous avons élus nos présidents de conseils départementaux, nous avons élus nos présidents de région, nous avons eu des élections sénatoriales… La démocratie doit se poursuivre parce que cette épidémie, malheureusement, est amenée à durer, on le voit tous. La situation en Nouvelle-Calédonie effectivement sur le plan de l'épidémie s'était dégradée au mois de septembre dernier mais nous avons pu constater qu'elle était maintenant sous contrôle grâce à l'effort considérable que les Calédoniens, toute population confondue, ont fait pour la vaccination, pour se protéger. Donc il n'y avait pas de raison sanitaire de reporter la consultation. Il nous a semblé qu'il fallait tenir les échéances, qui avaient été demandées par les indépendantistes et, par ailleurs, qu'il fallait vraiment aller de l'avant en Nouvelle-Calédonie. Nous avons vraiment besoin aujourd'hui de passer à l'étape suivante. Le processus est allé à son terme et maintenant il faut construire l'avenir ensemble, nous avons des enjeux économiques, sociaux, nous devons donner un avenir à la jeunesse de Nouvelle-Calédonie et cet avenir, il faut vraiment qu'on le construise ensemble. La position de notre majorité aujourd'hui est de tendre la main à chacun pour construire ensemble ce qui sera la Nouvelle-Calédonie de demain.
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