Référendum en Nouvelle-Calédonie : Jean-Luc Mélenchon juge le résultat "pas légitime" en raison du très fort taux d'abstention
Lors des deux précédents scrutins en 2018 et 2020, l'archipel avait également voté pour le maintien dans la République française.
Ce qu'il faut savoir
"Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?" C'est encore la question à laquelle étaient invités à répondre, dimanche 12 décembre, environ 185 000 électeurs de l'archipel du Pacifique Sud. Sur fond d'absention record, la réponse est claire. Le "non" à l'indépendance de cet archipel français stratégique du Pacifique Sud l'emporte à 96,49%, selon les résultats officiels communiqués par le Haut-Commissariat. "Nous ne pouvons ignorer que le corps électoral est resté profondément divisé", a reconnu le président Emmanuel Macron lors d'une allocution. "Une période de transition s’ouvre, qui doit nous conduire à bâtir un projet commun. (...) La promesse du destin commun doit nous guider", a-t-il ajouté. Suivez notre direct.
Les indépendantistes appelaient à "rester à la maison". Mi-octobre, les indépendantistes avaient pris tout le monde de court en annonçant que cette ultime consultation se déroulerait sans eux. Ils considèrent que l'épidémie de Covid-19 rend "impossible" la tenue d'une "campagne équitable" à cause des nombreux décès et des restrictions sanitaires. L'archipel, qui a vécu sans le virus pendant un an et demi, a en effet été rattrapé à la rentrée, avec un bilan de 280 décès, touchant majoritairement les Kanaks.
Deux fois "non". Il s'agissait pour les Néo-Calédoniens de la troisième et dernière opportunité de se prononcer sur leur indépendance dans le cadre de l'accord de Nouméa. Jusqu'ici, le "non" à l'indépendance l'avait emporté lors des deux précédents référendums mais les résultats étaient plus serrés que prévu : 56,67% des suffrages lors du premier scrutin de novembre 2018, puis 53,26% à l'occasion du deuxième scrutin d'octobre 2020. Pour cette troisième et dernière consultation, environ 185 000 électeurs pouvaient se rendre dans les isoloirs.
Environ 2 000 renforts arrivés sur place. Pour assurer la sécurité du référendum, 1 400 gendarmes, 250 militaires et une centaine de policiers ont été envoyés en renfort. Le tout accompagné de 160 véhicules légers, 30 engins blindés, deux hélicoptères Puma et un avion Casa de l'armée. L'antenne locale du GIGN a aussi été renforcée "pour faire face à tous types de situation", ont expliqué les autorités. Malgré leur appel à la non-participation, les leaders indépendantistes demandent le calme.
Une menace cyclonique au-dessus des bureaux de vote. Le référendum était placé sous le signe d’une préalerte cyclonique qui oblige la population à rester vigilante. Le phénomène, classé pour l'instant en dépression tropicale faible, se situe actuellement au sud de l'archipel des îles Salomon et devrait progressivement concerner la Nouvelle-Calédonie jusqu’à mardi, en se renforçant.
Le ministre des Outre-mer est sur place. Sébastien Lecornu est arrivé en Nouvelle-Calédonie vendredi soir. Mais les indépendantistes ont déjà indiqué qu'ils ne discuteraient pas avec lui en raison du maintien par le gouvernement de la date du 12 décembre.