Lors de la cérémonie de la galette de l’Épiphanie à l’Élysée, Emmanuel Macron ne laisse rien transparaître sur un possible remaniement
Alors que le gouvernement est suspendu à l’hypothèse d’un possible remaniement, Emmanuel Macron fait comme si de rien n’était, donnant le sentiment d'un décalage entre l’ambiance affichée à l’Élysée et la léthargie dans les ministères. Le chef de l'État, qui a choisi de décaler le Conseil des ministres prévu mercredi à la semaine prochaine pour se laisser du temps, n'a rien laissé paraître face aux artisans boulangers présents dans la salle des fêtes de l'Élysée.
Tout sourire, l'air badin, il s’autorise même à prendre parti dans un débat pourtant très tendu : "Heureusement, la baguette n'a pas le problème du pain au chocolat ! Selon les zones, il n'y a pas de débat qui consiste à savoir si c'est pain au chocolat ou chocolatine. Chez moi, c'est pain au chocolat, je dois bien le dire !", affirme-t-il sous les rires de l'assemblée. Les hypothèses de remaniement qui agitent ses ministres semblent loin.
Comme si de rien n’était, le président déroule sur l'inflation qui, dit-il, devrait s'atténuer en 2024. Il cite aussi le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, présent dans la salle, et l’assure : "Nous allons lancer un travail massif de simplification pour tous les secteurs économiques, en particulier les artisans, les commerçants et le monde agricole ! Et de se dire que tout ce qui n'est pas explicitement interdit devient autorisé, de raccourcir les délais, de simplifier les choses. On a besoin d'une France de faiseurs !"
Dans les ministères, l'activité en suspens
Emmanuel Macron se projette, comme si aucun couperet n’existait : il s’attarde d’ailleurs avec les boulangers, et distribue lui-même les parts de galette, sans fève, précisons-le, car il n'y a pas de roi à l'Élysée ! Un président qui prend tout son temps, et qui prend bien soin de le montrer. Car en coulisses, l’ambiance est bien différente, impossible de savoir de quoi les prochaines heures seront faites. Les communicants de l’Élysée restent insondables. On sait juste que le chef de l'État a rencontré Gérald Darmanin jeudi, qu’un rendez-vous avec Bruno Le Maire est dans les tuyaux. Mais pour le reste, ni date, ni ampleur. "Peut-être qu’il n’y aura rien", ironisait même un proche du président.
En réalité dans les ministères, l’activité est un peu à l’arrêt. Les vœux des ministres, comme Gabriel Attal ou Bruno Le Maire, apparaissent en suspens, de même que les interviews dans les médias. Quant à Elisabeth Borne, son équipe donne le change, "mais la réalité c’est qu’on ne se projette plus", reconnaît un proche. Les prochaines heures risquent d’être particulièrement longues à attendre dans les ministères.
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