Remaniement : attention au "pétard mouillé", prévient le politologue Jérôme Fourquet
Alors que les rumeurs de remaniement agitent la macronie, le politologue Jérôme Fourquet met en garde Emmanuel Macron. Si un changement d'équipe gouvernementale a bien lieu, et s'il "ne s'accompagne pas d'un élargissement de sa base électorale, à savoir une alliance avec tout ou partie des Républicains à l'Assemblée nationale pour disposer d'une majorité, alors ce sera, un petit peu, un pétard mouillé", avertit le directeur du département opinion de l'IFOP sur franceinfo.
Le report du Conseil des ministres de rentrée, décalé d'une semaine, nourrit les spéculations. Jérôme Fourquet appelle à bien réfléchir, avant de remanier. "Cette cartouche d'un remaniement, peut-être faut-il ne pas l'utiliser trop tôt, et attendre de voir comment les événements vont tourner à l'issue des élections européennes", conseille-t-il. Plusieurs sondages donnent le Rassemblement national largement en tête des intentions de vote à ce scrutin.
Il revient également sur le "rendez-vous avec la nation" promis par le chef de l'État pour ce mois de janvier. Son objectif est "d'essayer de donner un cap pour la deuxième partie de son deuxième quinquennat et de laisser, aussi, une trace dans l'histoire", décrypte-t-il. "Les stratèges de l'Élysée essayent de faire monter l'attente et le suspense, mais on voit qu'on multiplie un peu les artifices de communication avec ce grand rendez-vous" au contour encore flou.
Emmanuel Macron commence 2024 comme il a terminé 2023, souligne Jérôme Fourquet : il "ne dispose pas d'une majorité à l'Assemblée nationale, et donc il est entravé dans sa capacité à prendre des initiatives politiques". "C'est la hantise de l'Elysée que d'apparaître comme un 'canard boiteux'", ajoute-t-il, en référence à une expression employée aux États-Unis pour qualifier un président qui ne peut pas se représenter et perd de son pouvoir à mesure que la fin de son second mandat approche.
Pour preuve, Emmanuel Macron "a répété au moment des vœux, qu'il agirait jusqu'à la dernière minute de son mandat pour essayer de conjurer cette espèce de malédiction qui pèse sur lui".
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