Remaniement : dans les couloirs des ministères, les paris sont déjà lancés
"Il ne faut pas exagérer", le rapport de la commission d'enquête sur le fonds Marianne du Sénat, qui devait permettre après l'assassinat de Samuel Paty de financer la lutte contre le séparatisme, "ne va pas donner le coup d'envoi du remaniement", plaisante un conseiller du pouvoir. Pourtant, Dans les couloirs des ministères, les paris reprennent de plus belle : qui sera encore au gouvernement d'ici l'été ?
Après le conflit des retraites à peine surmonté, Emmanuel Macron s'est retrouve confronté à l'embrasement des banlieues et à plusieurs dossiers politiquement complexes. Au coeur des critiques, ces dernières heures : l'attitude de Marlène Schiappa, à l'époque ministre déléguée à la Citoyenneté et aujourd'hui secrétaire d'Etat charchée de l'Economie solidaire et de la Vie associative.
Elle fait face à une conclusion extrêmement sévère du Sénat après la commission d'enquête sur le fonds Marianne. Ainsi, selon ce conseiller du pouvoir ci-dessus, comme pour tous ceux que nous avons joints, impossible que Marlène Schiappa reste, avant de préciser qu'elle "attendra la tournée générale" pour partir du gouvernement d'Elisabeth Borne.
Certes, c’est une fidèle de la première heure du président, une lieutenante qui n’a pas eu peur de monter au front dans les moments difficiles, comme l'affaire Benalla ou les "gilets jaunes". Sauf que, désormais, non seulement, elle est critiquée par l’opposition qui réclame sa démission, mais aussi dans son camp : s’il sait la loyauté de sa ministre, "il connaît également ses excès", grince un proche du président.
Un simple remaniement technique
Et ce remaniement fait causer : dès lundi 10 juillet, pronostiquent les plus téméraires, puisque mardi et mercredi, le président n'est pas à Paris. Il sera au sommet de l'Otan à Vilnius. "Il faut quand même qu'Emmanuel Macron soit là" sinon, "cela donnerait le sentiment que cela ne l'intéresse pas", observe une source ministérielle.
Mais tous nos interlocuteurs s'accordent : il s’agira d’un remaniement technique. Comprenez : quelques entrées, quelques sorties pour marquer la fin des "100 jours" et muscler l'équipe pour enchaîner. Mais "certainement pas" pour tirer les leçons de l'explosion des banlieues après la mort de Nahel, insiste un collaborateur du président qui reconnaît, enfin, que ce remaniement était prévu bien avant. Les noms de Pap Ndiaye, François Braun, du ministre des Solidarités Jean-Christophe Combes ou d'Olivier Klein, en charge de la Ville, sont évoqués.
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