Remaniement : la CGT "constate qu'Emmanuel Macron n'arrive pas à se trouver d'autre Première ministre"
"Je constate qu'Emmanuel Macron n'arrive pas à se trouver d'autre Première ministre", estime la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, jeudi 20 juillet sur franceinfo, alors qu'Élisabeth Borne a été confirmée à son poste de cheffe de gouvernement, lundi 17 juillet, et qu'un remaniement doit être annoncé dans l'après-midi du jeudi 20 juillet.
"La question", selon la secrétaire générale de la CGT, n'est pas de changer d'interlocutrice pour obtenir des avancées sociales, mais plutôt pour "faire quelle politique". Sophie Binet "constate qu'Emmanuel Macron n'arrive même pas à se trouver d'autres gouvernements et d'autres Première ministre. Ce qui montre l'impasse dans laquelle il s'est enfermé avec son acharnement à vouloir passer en force sur cette réforme" des retraites.
Depuis Moûtiers en Savoie, point de départ de la 18e étape du Tour de France, Sophie Binet estime que "si Emmanuel Macron a pris un peu d'avance sur la première partie du Tour, si on reste sur la métaphore sportive, il est carbonisé, il n'a plus d'équipe, il est seul. Le cyclisme, c'est un sport d'équipe". Or, la cheffe de la CGT vante les beaux résultats de son syndicat qui "s'est renforcé puisque la CGT a gagné 40 000 nouveaux syndiqués. La fin de l'étape, ça va durer quatre ans et ça va être extrêmement dur pour le gouvernement. Et nous, on continue sur la question des retraites, sur la question des salaires et sur la question environnementale, notamment".
La CGT réclame un "engagement budgétaire" du gouvernement
Concernant les demandes de la CGT sur "l'hôpital public", le syndicat "n'a eu aucune réponse" et un nouveau ministre de la Santé avec ce remaniement ne changerait rien, selon Sophie Binet. "Ce qu'il faut, c'est un engagement budgétaire", martèle la cheffe de la CGT. "Et là, ce qui est très inquiétant, c'est que sur le budget 2024, c'est très serré, avec des exigences violentes de baisse de budget, alors que nous nous disons tout simplement qu'il faut regarder les aides publiques aux entreprises. C'est chaque année 200 milliards qui sont donnés aux entreprises sans contrepartie, un tiers du budget de l'État. Donc si on veut faire des économies, c'est là-dedans qu'il faut couper. Pas dans le budget de la santé, de l'éducation et de la culture".
Sur la question du fret ferroviaire, Sophie Binet affirme qu'"une réunion va s'organiser". La secrétaire générale de la CGT sera le 1er septembre près de Valenciennes pour "soutenir" les salariés du spécialiste de l'équipement ferroviaire Valdunes à Trith-Saint-Léger, dans le Nord, entreprise lâchée par son actionnaire chinois début mai. "On exige que l'État joue son rôle et garantisse par la commande publique cette entreprise qui est la seule en France à fabriquer des essieux de trains, des roues de train, alors qu'on a besoin de plus de trains. Les commandes existent, ce serait un scandale de fermer ce savoir-faire historique français".
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Concernant le Tour de France, Sophie Binet a tenu à saluer ce "grand moment populaire, le seul sport de haut niveau où on peut avoir autant de public, gratuitement et de façon très ouverte, avec un mélange des publics, des populations. Et c'est très important parce que ça incarne aussi la mixité sociale qu'il faut renforcer, reconstruire, regagner".
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