Ségolène Royal peut-elle entrer au gouvernement ?
"Libération" affirme vendredi que la présidente de la région Poitou-Charentes rejoindra l'exécutif en avril.
Alors que les rumeurs de remaniement ne cessent de gonfler et de dégonfler, Libération affirme, vendredi 21 mars, que Ségolène Royal vise "un pôle ministériel comprenant au minimum l'Education nationale". D'après le quotidien, elle devrait faire son entrée au sein de l'exécutif en avril. Est-ce crédible ?
Oui, plusieurs sources au sommet de l'Etat l'affirment
Libération tient ses informations d'un "intime" du président, d'un "poids lourd du gouvernement" et de "l'entourage" de Ségolène Royal. "Le quinquennat se joue dans les mois qui viennent, c'est maintenant qu'elle peut être utile", a commenté un de ses proches auprès du journal.
Sans compter que Ségolène Royal "mène une campagne souterraine", expliquait Le Parisien en février.
Oui, elle a l'expérience
"Les Français reconnaissent aujourd'hui sa combativité et son expérience", a déclaré début mars, au Journal du dimanche, Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire et fidèle de Ségolène Royal. "Ce n'est pas une ministrable parmi d'autres. Elle possède une aura supérieure aux autres. Si elle entrait au gouvernement, ce serait pour occuper un grand portefeuille", a également indiqué à l'hebdomadaire un proche de l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007.
Libération croit savoir que Ségolène Royal prendrait la tête d'"un grand pôle ministériel réunissant l'Education nationale, la Culture, la Jeunesse et les Sports". Un ministère élargi que François Hollande avait proposé à Martine Aubry et qu'elle avait refusé lors de la constitution du gouvernement, en mai 2012, alors que la maire de Lille était pressentie pour Matignon. Mais un poste qui serait cohérent avec le parcours de Ségolène Royal. "Cela aurait une logique, car Royal bénéficie d'une image forte dans tous ces domaines", fait valoir un ministre à Libération.
Mais les sondages sont mitigés…
En novembre, un sondage indiquait que 57% des Français ne souhaitaient pas qu'elle soit nommée ministre. Pire, 64% des sondés ont une mauvaise opinion de la présidente de la région Poitou-Charentes. A la question "Souhaitez-vous que Ségolène Royal continue à l'avenir de jouer un rôle politique important", le pourcentage de réponses négatives atteignait 61%, contre 37% de réponses positives.
Un autre sondage publié en février indiquait que 19% des Français la verraient bien au ministère de l'Intérieur si Manuel Valls était propulsé à Matignon. Un résultat qui l'a étonnée et ravie, selon Le Parisien.
… et son ancienne vie avec François Hollande la poursuit
Sa relation avec François Hollande est "normalisée" depuis "des mois, bien avant la rupture avec Valérie Trierweiler", explique un ami de l'ancien couple à Libération. De son côté, un proche de François Hollande estime auprès du journal que "l'épisode Valérie Trierweiler fait que, dans l'esprit des gens, Ségolène n'est plus la compagne de François Hollande".
Un point de vue que ne partage pas Jean-Daniel Lévy, directeur du département opinion de Harris Interactive. Fin février, il estimait auprès de francetv info que les conditions de l'arrivée au gouvernement de Ségolène Royal n'étaient "pas évidentes". Selon lui, "la 'magie' qu'elle pouvait susciter au cours de la présidentielle de 2007 est aujourd'hui beaucoup moins forte. Par ailleurs, la relation qu'elle entretenait avec le président de la République est encore dans les esprits. Cela pourrait entraîner des railleries."
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