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Une majorité de personnes interrogées par l'IFOP approuvent les nouvelles mesures sécuritaires de Nicolas Sarkozy

Cette enquête, publiée vendredi dans Le Figaro, montre un ample soutien de l'opinion au-delà de l'âge, de la profession, mais aussi des préférences politiques au discours de Grenoble du chef de l'Etat.62 % de sondés marqués à gauche (64 % pour les seuls sympathisants PS) sont favorables au retrait de la nationalité pour polygamie ou excision.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Déploiement de policiers dans le quartier de la Villeneuve à Grenoble le 4 août 2010 (AFP - JEAN-PIERRE CLATOT)

Cette enquête, publiée vendredi dans Le Figaro, montre un ample soutien de l'opinion au-delà de l'âge, de la profession, mais aussi des préférences politiques au discours de Grenoble du chef de l'Etat.

62 % de sondés marqués à gauche (64 % pour les seuls sympathisants PS) sont favorables au retrait de la nationalité pour polygamie ou excision.

Par ailleurs le démantèlement des camps illégaux de Roms est plébiscité par 79 % des personnes interrogées: 94 % des sympathisants de droite approuvent et chez les électeurs de gauche, dont les responsables ont pourtant fustigé une "dérive sécuritaire et xénophobe", 60 % des sondés approuvent.

80 % des personnes interrogées se disent favorables au retrait de la nationalité pour les personnes d'origine étrangère coupables de polygamie ou d'excision, une mesure évoquée par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux. Chez les sympathisants de droite, ce pourcentage grimpe à 94 %, contre 62 % à gauche. Dans l'ensemble de la population, 52 % des sondés se disent même "très favorables" à cette proposition.

La déchéance de la nationalité convient également à 70 % des sondés "en cas d'atteinte à la vie de policiers ou de gendarmes", comme l'a souhaité Nicolas Sarkozy. L'instauration d'une peine incompressible de 30 ans de prison pour les assassins de policiers et de gendarmes est également plébiscitée par 80 % des sondés, surtout ceux qui se déclarent de droite (93 % contre 67 % à gauche).

A l'inverse, c'est la condamnation à 2 ans de prison des parents de mineurs délinquants qui recueille le moins d'adhésion, même si tout de même 55 % des personnes interrogées acquiescent. Cette proposition a été avancée par Eric Ciotti, secrétaire national de l'UMP en charge de la sécurité. Sur cette question, le clivage gauche-droite est plus marqué. Trois quarts des électeurs de droite y sont favorables contre seulement 35% des sympathisants de gauche.

Par ailleurs, le clivage droite-gauche se reconstitue sur une vidéosurveillance renforcée (67 % de l'ensemble des sondés s'y dit favorable: 47 % pour à gauche, 88 % à droite)?

L'embarras de la gauche
Ce sondage semble montrer que l'électorat de gauche ne semble pas suivre les dirigeants dans leurs dénonciations virulentes des projets présidentiels, comme lorsque la première secrétaire du PS, Martine Aubry, fustige une "dérive antirépublicaine".

"Toutes les surenchères ou les critiques des socialistes sont à côté de la plaque", jubile le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand. "Cela montre que le PS est complètement incompétent dans le domaine de l'insécurité, qu'il n'est plus en phase avec le pays", ajoute-t-il.

"Que les Français veuillent lutter contre tout ce qui est illégal, c'est le bon sens", analyse Christophe Borgel (PS). "Ce qui est en jeu, ce n'est pas cela ! C'est la désignation de boucs émissaires pour masquer l'échec de la politique sécuritaire sarkozyste". Sa collègue députée Aurélie Filippetti reste circonspecte face à un sondage qui "ne pose pas certaines questions" et fait "partie de l'opération médiatique orchestrée par l'Elysée pour faire diversion avec les affaires Woerth et la chute de popularité du président".

Mais pour le président du Modem, François Bayrou, "ces chiffres ne sont absolument pas surprenants: on appuie là où la société française est le plus sensible, faute de pouvoir donner au peuple ce dont il a besoin, on lui sert un discours anti-immigration". "Ce n'est pas en attisant ce genre de passions qu'on conduit un pays à affronter ses problèmes", avertit-il.

Pour le politologue Stéphane Rozès, "Nicolas Sarkozy sait pertinemment que les mesures les plus répressives rencontreront l'adhésion". "Il ne suffira donc pas en 2012 à la gauche de dénoncer les mesures sarkozystes. Il lui faut proposer un pacte républicain incluant une réponse globale et cohérente sur la sécurité", ajoute ce professeur à Sciences Po.

Réactions de la presse
Le Figaro
: "Après la lecture du sondage que publie aujourd'hui Le Figaro sur la sécurité, combien de temps encore les dirigeants de gauche vont-ils continuer à insulter les Français? (...) Ce sondage , sans appel, montre qu'une écrasante majorité de Français, de gauche comme de droite, est favorable à une plus grande sévérité vis-à-vis des délinquants de tout poil. Preuve que le problème n'est pas la nature des décisions, qui sont loin de violer les consciences, vu l'ampleur de l'approbation, mais plutôt l'inadéquation des politiques menées par rapport aux attentes du public".

Libération: "Que peut faire la gauche face au karaoké lepéniste de Sarkozy et de ses fidèles? Le choeur du président a entonné le refrain habituel, accusant les socialistes d''angélisme' et de 'naïveté'. La ficelle est grosse, mais Sarkozy, perdu dans les profondeurs des sondages et plombé par Woerth et ses opulents amis, n'a plus guère d'autres munitions que la sécurité. (...) Il faut dénoncer ce président qui clive et dresse les Français les uns contre les autres. Ciblant les plus faibles et les plus discriminés, comme les gens du voyage".

Le sondage a été réalisé sur un échantillon de 1003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Les interviews ont été recueillis par questionnaire en ligne entre le 3 et 5 août.

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