Vidéo “Je pense qu'on doit être anti-woke quand on est de gauche aujourd'hui” explique la politologue Chloé Morin

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La politologue Chloé Morin revient sur la définition du mot “wokisme” et explique pourquoi il est essentiel selon elle d’être “anti-woke” “quand on est de gauche aujourd”hui.
VIDEO. “Je pense qu'on doit être anti-woke quand on est de gauche aujourd'hui” explique la politologue Chloé Morin La politologue Chloé Morin revient sur la définition du mot “wokisme” et explique pourquoi il est essentiel selon elle d’être “anti-woke” “quand on est de gauche aujourd”hui. (Brut.)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions
La politologue Chloé Morin revient sur la définition du mot “wokisme” et explique pourquoi il est essentiel selon elle d’être “anti-woke” “quand on est de gauche aujourd”hui.

Je pense qu'on peut être de gauche et anti-woke. Et je pense même qu'on doit être anti-woke quand on est de gauche aujourd'hui” déclare Chloé Morin, politologue et auteure du livre Quand il aura vingt ans. Selon elle, le wokisme se définit comme étant “une grille de lecture du monde qui partage le monde entre les dominants et les dominés”. Dans les “dominants”, elle classe “les hommes, les pays occidentaux, les anciennes puissances coloniales, par exemple”. Dans les “dominés”, elle classe “les minorités sexuelles, les minorités religieuses ou même les femmes. Et le but du combat politique des wokes, c'est de renverser les rapports de domination. Et pour ce faire, tous les moyens sont bons. Et c’est là que les choses deviennent compliquées. En fait, le wokisme, c'est la pratique de l'intolérance au nom de la tolérance”

“Aujourd'hui dans le débat politique, le wokisme est sorti à toutes les sauces pour disqualifier”

Ce que l'on observe, c'est que le mot wokisme est encore très peu connu, il y a 25 % des gens qui savent précisément de quoi il s'agit. Mais la courbe de progression est impressionnante. Il n'y a pas d'accord académique sur la définition du wokisme. Moi, je préfère qu'ils découvrent ce mot avec ma définition plutôt qu'avec la définition qu'offrent la droite et l'extrême droite, qui considèrent que dès lors que vous combattez les discriminations, vous êtes woke et donc il faut vous passer à la poubelle. Ce que je constate aujourd'hui dans le débat politique, c'est que le wokisme est effectivement sorti à toutes les sauces, mais qu'il est sorti à toutes les sauces pour disqualifier. C'est clair qu'il y a une entreprise de déstabilisation et de disqualification de la gauche basée sur la critique du wokisme” considère la politologue.

Remettre en cause les rapports de domination, c'est le rôle de la gauche depuis toujours. Le problème, c’est le fait de le faire par des moyens qui sortent du domaine de l'acceptable. Il faut rester dans le cadre de principes qui sont ceux de l'Etat de droit et de la République. C'est simplement ça, le cœur de la critique que je fais au wokisme” explique Chloé Morin. La politologue parle notamment “sur les campus américains” des “violences de tous les côtés qui n’étaient pas forcément dénoncées”. Pour ce qui est de la France, elle indique : “J'ai fait un sondage sur ce sujet dans mon livre et on voyait qu'il y avait une personne sur cinq qui disait : il est légitime d'utiliser la violence pour empêcher quelqu'un de prononcer des paroles offensantes”.

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