Vœux 2014 : ce que François Hollande va vous dire
Pour la deuxième fois de son quinquennat, François Hollande va présenter ses vœux aux Français. Mais l'exercice est si convenu que vous pouvez zapper. Francetv info vous en dit l'essentiel.
A moins qu'il ne les présente en rappant en maillot de bain au bord d'un jacuzzi, les vœux aux Français de François Hollande pour 2014 ne seront pas mémorables. Le rendez-vous est trop convenu, la situation trop préoccupante et le locataire de l'Elysée trop contraint d'endosser le costume de la fonction pour engager une révolution de l'exercice. Voici donc ce que vous devriez entendre, mardi 31 décembre, si vous allumez votre poste à 20 heures.
Pour commencer : "Une pensée pour vous tous"
Il y a la version lapidaire de François Mitterrand, le 31 décembre 1993 : "J'adresse une pensée particulière à ceux d'entre vous qui subissent les inondations, qui n'ont pas de logis, qui sont seuls ou malades et se sentent exclus." Ou celle, un poil plus détaillée, de Valéry Giscard d'Estaing, dix-neuf ans auparavant : "Je pense aux artisans, dont les conditions de vie sont difficiles dans l'économie moderne, je pense à certaines petites entreprises (…). Je pense aussi aux Français qui sont ce soir dans les hôpitaux, dans les hospices, dans les prisons. Je voudrais également adresser notre salut aux travailleurs immigrés qui vivent parmi nous…"
Quoi qu'il arrive et qui que vous soyez, François Hollande pensera à vous. "C'est généralement le premier tiers du discours, explique à francetv info Denis Muzet, sociologue et président de l'institut Médiascopie. Il comporte beaucoup d'empathie, de compassion et se concentre sur les souffrances des personnes dans le domaine de l'intime ou du privé." "Des vœux réussis, c'est d'abord n'oublier personne", abonde Christian Delporte, spécialiste de l'histoire politique et culturelle.
Un bilan : chômage, croissance et Centrafrique
Après la compassion, la satisfaction. "Le second tiers de l'intervention est consacré à un bilan d'étape", décrypte Denis Muzet. François Hollande va donc devoir revenir sur l'action de son gouvernement en 2013, si possible en soulignant les points forts, résumés dans cette infographie publiée par la porte-parole de l'équipe Ayrault, et en omettant les ratés.
Vous ne devriez donc pas entendre parler de Jérôme Cahuzac, ni de Delphine Batho et encore moins de Leonarda ou d'écotaxe. Mais des interventions extérieures de l'armée française, au Mali et en Centrafrique notamment, pour lesquelles la stature présidentielle de François Hollande a été saluée et qui font relativement consensus.
"Il doit aussi évoquer toutes les grandes préoccupations des Français", rappelle Christian Delporte. Et notamment la croissance, qu'il va falloir "pousser", et l'épineuse question du chômage. Engagé par sa promesse d'inverser la courbe du nombre de demandeurs d'emploi en 2013, François Hollande a échoué de peu. "Ce qui compte, c'est de continuer cette bataille pour que le chômage recule et recule encore dans l'année 2014", a-t-il déjà déclaré le 29 décembre.
Une perspective : la "stabilité fiscale"
Sa petite touche dans l'exercice le plus formel de l'année devrait apparaître dans la troisième partie : celle "des objectifs, des perspectives susceptibles de donner de l'espoir", dixit le sociologue Denis Muzet. Sans faire de grandes annonces, plutôt réservées à la conférence de presse prévue le 14 janvier 2014, François Hollande "va devoir se montrer déterminé, transmettre la mobilisation du gouvernement et un message de confiance", anticipe Christian Delporte.
En voyage express en Arabie saoudite, le chef de l'Etat a laissé entrevoir la thématique qu'il va aborder : la fiscalité. Après une année marquée par le "ras-le-bol fiscal", il a déclaré : "J'en prends, comme je l'ai fait en France, l'engagement, et je le renouvellerai prochainement : la stabilité fiscale doit être la règle, la simplification doit être le comportement quotidien de l'administration française, et l'attractivité doit être la priorité." Et François Hollande ne manquera pas de souligner que le dossier a été pris à bras-le-corps par Jean-Marc Ayrault avec sa bénédiction et, surtout, son cadrage.
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