La prise d'otages de Toulouse est terminée, le forcené est blessé
TOULOUSE. Les forces de l'ordre ont donné l'assaut mercredi et libéré indemnes les deux derniers otages retenus depuis plusieurs heures dans une banque de Toulouse par un forcené qui a, lui, été blessé
La prise d'otages durait depuis 10 heures du matin. Les forces de l'ordre ont donné l'assaut mercredi 20 juin et libéré indemnes les deux derniers otages retenus depuis plusieurs heures dans une banque de Toulouse par un forcené qui a, lui, été blessé, selon des souces policières.
La prise d'otages, qui a duré environ sept heures, a eu lieu dans une agence bancaire du CIC, située au 72, avenue Camille-Pujol, dans le quartier de la Côte-Pavée. Cette artère très commerçante toute proche du centre-ville se trouve à environ 500 m de l'appartement dans lequel Mohamed Merah est tombé sous les balles du Raid le 22 mars. Retour sur le film de la journée.
Un braquage qui tourne mal ? Peu avant la prise d'otages, aux alentours de 10 heures, l'homme entre dans la banque et a demande de l'argent aux employés avec insistance. Il n'est pas été pris au sérieux, leur parait fragile. Il sort alors son arme et prend les employés en otage, selon une source policière, sur la foi des premiers éléments d'enquête. Un coup de feu est entendu en fin de matinée, mais il n'y a aucun blessé, indique un policier. L'homme réclame la présence du Raid, l'unité d'élite de la police qui a abattu Mohamed Merah en mars dernier.
Quartier bouclé. Un périmètre de sécurité est rapidement mis en place autour de la banque. Interrogé par FTVi, Cédric Delage, secrétaire général d'Unsa Midi-Pyrénées, explique que "l'école à proximité [le Caousou, une école privée catholique] a été fermée, et les professeurs et leurs élèves sont maintenus à l'intérieur de l'établissement. Les bus ont quant à eux été détournés." "La police est arrivée très vite. Elle a quadrillé le quartier. La rue a été bouclée", témoigne à FTVi le patron du bar La Comédie, situé sur l'avenue Pujol.
Mohammed Merah dans toutes les têtes. La prise d'otages suscite la stupéfaction dans ce quartier tranquille et plutôt aisé de petites maisons toulousaines. D'autant que le quartier est encore sous le choc du siège de l'appartement de Mohamed Merah (à 500 m de l'agence bancaire) a duré plus de 30 heures avant de s'achever dans un déluge de projectiles. Le gérant du bar La Comédie confie à FTVi redouter un "deuxième Mohamed Merah". "On revit la même chose qu'il y a trois mois. On était tranquille dans le quartier, mais depuis le problème Mohamed Merah, on est inquiet. Cela recommence, cela commence à me faire peur", confiait une habitante du quartier à l'Agence France-Presse.
Deux otages libérés. Les groupes d'intervention de la police nationale (GIPN) de Bordeaux et Marseille sont arrivés sur place après 13 heures. Le forcené libère deux otages, toutes deux salariées du CIC, à 14h40 et 15h50. Pendant les négociations, les policers parviennent à fournir de la nourriture et de l'eau aux otages restant dans l'agence. L'individu affirme agir non pas pour l'argent, mais par "convictions religieuses", affirme le procureur de la République de Toulouse sans donner plus de précisions "parce que c'est un élément important du dénouement favorable de cette affaire" car "les enjeux humains sont trop importants".
"Mon frère a la rage". La soeur du preneur d'otages, jointe au téléphone par l'AFP, déclare que son "frère a la rage". "Mon frère, qui a 26 ans, avait été placé à la Ddass quand il était petit, a la rage et a peur du monde extérieur". Prévenue de la présence de son frère dans l'agence bancaire, elle l'appelle sur son portable avant de se rendre sur place. "Il n'avait pas l'air d'avoir peur et il avait l'air bien", assure-t-elle.
L'assaut. Les forces de l'ordre donnent l'assaut vers 16h45. Trois détonations sont entendues sur place. Le forcené est touché au ventre et il est soigné sur place par les pompiers, selon une source policière qui ne précise pas la gravité de son état. Aucun policier n'a été blessé dans l'opération. Selon des sources proches du dossier, le preneur d'otages est un schizophrène en rupture de traitement.
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