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Quatre prédicateurs musulmans interdits de séjour en France

Invités à un congrès de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), quatre prêcheurs suspectés "d'appeler à la haine et à la violence" se sont vu refuser l'entrée sur le territoire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Cheikh Youssef Al-Qaradaoui, religieux qatari d'origine égyptienne, a renoncé à venir en France. (MARCO LONGARI / AFP)

Quatre prédicateurs musulmans ont été interdits d'entrée sur le territoire français, jeudi 29 mars, à la demande de Nicolas Sarkozy. Ils étaient invités au congrès de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui se tiendra au Bourget (Seine-Saint-Denis), du 6 au 9 avril.

Qui sont ces prédicateurs ?

Les quatre prêcheurs concernés par l'interdiction de territoire sont l'ancien grand mufti de Jérusalem Akrima Sabri, les Saoudiens Ayed Bin Abdallah Al-Qarni (théologien) et Abdallah Basfar (imam), ainsi que l'imam égyptien Safwat Al-Hijazi.

Le Parti socialiste et le Front national avaient déjà dénoncé la semaine dernière la venue annoncée de Youssef Al-Qaradaoui, influent religieux qatari d'origine égyptienne, et du prédicateur égyptien Mahmoud Al-Masri. Ces deux religieux ont "renoncé à venir", alors qu'ils étaient aussi invités au congrès.

Les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères regrettent par ailleurs l'invitation par l'UOIF de l'islamologue suisse Tariq Ramadan "dont les positions et les propos sont contraires à l'esprit républicain, ce qui ne rend pas service aux musulmans de France".

Pourquoi sont-ils interdits de territoire français ?

Cette décision intervient une semaine après la mort de Mohamed Merah, l'auteur des tueries de Montauban et Toulouse. Nicolas Sarkozy a lui-même demandé l'interdiction de séjour de ces quatre religieux, car "les positions et les propos tenus par ces personnes qui appellent à la haine et à la violence portent gravement atteinte aux principes de la République et, dans le contexte actuel, représentent un fort risque de troubles à l'ordre public", expliquent Alain Juppé et Claude Guéant

Une atteinte à la liberté d'expression ?

Claude Guéant et Alain Juppé se défendent de toute atteinte à la liberté d'expression.  "Le gouvernement protège la liberté de tous les cultes et est attaché à ce que les musulmans de France puissent vivre librement leur foi". Il est "attaché à la liberté d'expression, droit fondamental garanti par la constitution", ajoute le communiqué.

Mais "alors que la France est frappée par des extrémistes qui l'attaquent au nom d'idéologies ou de croyances dévoyées, ajoutent les deux ministres, il est capital que ces libertés s'exercent dans le cadre de la loi et dans le respect des valeurs fondamentales qui sont les nôtres : les droits de l'homme, l'égalité entre les hommes et les femmes, la laïcité, le respect des religions et des opinions des autres, le refus des communautarismes."

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