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Qui sont les trois hommes tués par les rebelles syriens ?

Assef Shawkat, Daoud Rajha et Hassan Turkmani occupaient trois postes clés dans la répression contre la révolte syrienne. 

Article rédigé par franceinfo
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Assef Shawkat, Daoud Rajha et Hassan Turkmani, les trois hauts responsables syriens tués dans un attentat suicide, mercredi 18 juillet, à Damas (Syrie). ( KHALED AL HARIRI / REUTERS)

Assef ShawkatDaoud Rajha et Hassan Turkmani. Les trois hauts responsables du régime syrien tués mercredi 18 juillet dans un attentat suicide étaient au cœur du système de répression de la révolte en Syrie, qui a débuté il y a plus d'un an.  Mais qui étaient ces hommes ? Portraits.

• Assef Shawkat, le beau-frère

Assef Shawkat, beau-frère du président syrien Bachar Al-Assad et vice-ministre de la défense, tué dans un attentat-suicide mercredi 18 juin. ( KHALED AL HARIRI / REUTERS)

"Un monstre froid", décrit Le Figaro. "Assef fit ses classes dans les commandos parachutistes à Hama en 1982, où 15 000 islamistes furent liquidés", se souvient une source du quotidien. Le président Bachar Al-Assad s'en méfiait, mais il était indispensable pour mener la répression. Bon connaisseur du terrain, il a été envoyé plusieurs fois à Homs et à Al-Zabadany pour y diriger des opérations contre les rebelles.

A 62 ans, l'ancien garde du corps du père de Bachar, Hafez Al-Assad, était vice-ministre de la Défense. Ex-directeur du service du renseignement militaire, interlocuteur privilégié des services secrets occidentaux et marié avec Boushra, l'une des sœurs influentes de Bachar Al-Assad, c'est "l'un des maillons clés d'un appareil sécuritaire qui a permis au régime de se maintenir au pouvoir aussi longtemps", écrit Le Figaro.

L'attentat de mercredi est la seconde tentative d'assassinat contre lui cette année. Le 28 mai 2012, le correspondant du Figaro Georges Malbrunot indique sur son blog qu'il a été victime, avec plusieurs autres dignitaires du régime syrien, "d’une tentative d’empoisonnement". Un geste qui pourrait, d'après le journaliste, provoqué une vengeance du régime avec le massacre de Houla, qui a causé la mort de plus de 100 personnes, dont 49 enfants, le 25 mai.

• Hassan Turkmani, l'homme de confiance

Hassan Turkmani, responsable de la cellule de crise pour faire face à la révolte, tué lors d'un attentat mercredi 18 juillet. (HASSAN AMMAR / AFP)

Hassan Turkmani était à la tête de la cellule de crise pour faire face à la révolte dans le pays. Ce haut reponsable syrien, âgé de 77 ans, a fait ses galons dans l'armée syrienne. En 1978, il devient général, en 2002 chef d'état-major et en 2004, ministre de la Défense, avant de laisser sa place à Daoud Rajha.

Il était sunnite, une confession minoritaire dans les arcanes du pouvoir syrien tenu par les alaouites, mais demeurait l'homme de confiance de Bachar Al-Assad. 

• Daoud Rajha, le ministre

Daoud Rajha, ministre de la Défense syrien tué dans un attentat-suicide mercredi 18 juillet. (AFP)

Daoud Rajha, 65 ans, avait un rôle prépondérant dans la répression. En août 2011, quelques mois seulement après le début de l'insurrection, il troque ses habits de chef d'état-major pour devenir ministre de la Défense, le premier chrétien nommé à un tel poste.

Il figure depuis mai 2011 sur la liste des personnes sanctionnées par l'Union européenne, en raison de son rôle dans la répression. C'est sous son mandat que l'armée syrienne a lancé des opérations d'envergure à travers le pays pour mater d'abord les manifestations pacifiques, puis les rebelles, qui ont fini par prendre les armes pour, disaient-ils, défendre les civils.

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