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Remaniement du gouvernement : et les ministres menacés sont...

Arnaud Montebourg, Cécile Duflot, Jérôme Cahuzac : ces noms sont régulièrement cités. Le changement pourrait intervenir d'ici à la fin de l'hiver.

Article rédigé par Jelena Prtoric
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
François Hollande lors de la conférence de presse du 13 novembre 2012, à l’Elysée, devant Jean-Marc Ayrault et son gouvernement. (PHILIPPE WOJAZER/REUTERS)

Nouvel an, nouveau gouvernement ? Alors que 2013 s’annonce comme une année de crise, le Premier ministre pourrait envisager de remanier ses rangs pour créer une équipe mieux soudée. Le Journal du Dimanche se demande si certains ministres "passeront l'hiver". Le directeur de la rédaction de L’Express, Christophe Barbier, affirme que "la rumeur enfle d'un remaniement ministériel lors des premières semaines de 2013". Si Manuel Valls et Michel Sapin sont perçus comme "des piliers du gouvernement", Jérôme Cahuzac ou Cécile Duflot seraient ses maillons faibles. Francetv info passe en revue la liste des "mauvais élèves" du gouvernement.

 Jérôme Cahuzac, le plus fragilisé

Le ministre du Budget, représentant de la "gauche réaliste", a pourtant très bien débuté sa mission, rappelle le JDD. Il a été en première ligne pour défendre un budget de rigueur pour 2013.

Mais c’était avant l'histoire de son présumé compte en Suisse, révélée par Mediapart. Le site affirme (article abonnés) que le ministre a détenu "pendant de longues années et jusqu'en 2010 un compte bancaire non déclaré" à Genève. Une accusation que le ministre du Budget a démenti catégoriquement.

Si détenir un compte en Suisse n’a rien d’illégal en soi, l'affaire pourrait entacher la carrière politique d’un ministre de gauche luttant contre l’exil fiscal. D’autant qu'au même moment, le Premier ministre a violemment critiqué, sur France 2, l’acteur Gérard Depardieu parti s’installer en Belgique pour échapper à l'impôt, 

Arnaud Montebourg, populaire mais désavoué

La tête forte du PS a déjà failli claquer la porte du gouvernement. "Désavoué" et "humilié" par Matignon à l’issue des négociations autour du dossier ArcelorMittal, Montebourg se retrouve de nouveau au centre de la polémique avec l’affaire Bernard Tapie.

L’homme d’affaires accuse le ministre d’avoir voulu l'empêcher d’acquérir les quotidiens régionaux du pôle sud du Groupe Hersant Médias, qui comprend notamment La Provence. Jean-Marc Ayrault a calmé le jeu, affirmant qu’il "ne voulait pas ajouter à la polémique" et qu’il y avait "des emplois à préserver dans un secteur où les investissements sont rares”.  

Arnaud Montebourg irrite parfois les autres membres du gouvernement. Mais les Français ont confiance en lui pour redresser la situation économique dans l'Hexagone, selon un sondage publié le vendredi 21 décembre dans La Tribune.

Cécile Duflot, trop rebelle

Cécile Duflot n’a pas sa langue dans sa poche. Elle s’est démarquée du gouvernement en juin, se déclarant  en faveur de la dépénalisation du cannabis. Ensuite, elle a apporté son soutien aux partisans de la loi sur le mariage des homos, lors de la manifestation du 16 décembre à Paris. Et ce malgré l’interdiction du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.

Et, récemment, les accrochages se seraient multipliés avec le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, à propos de la construction de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), affirme le JDD. Quand Manuel Valls lui a annoncé que "les forces de l’ordre étaient à Notre-Dame-des-Landes", elle aurait répondu  "Vas-y, tue un ou deux manifestants pour montrer que tu es fort".

Vincent Peillon, gaffeur récidiviste 

Si le ministre de l'Education nationale gaffe une fois de plus, "cela sera la porte", aurait menacé Jean-Marc Ayrault le 17 octobre 2012, selon Le Canard Enchaîné.  Le Premier ministre a rappelé à l’ordre Vincent Peillon, après les propos de ce dernier en faveur de la dépénalisation du cannabis. Jean-Marc Ayrault a estimé que "les membres du gouvernement devraient défendre sa politique", "rien d'autre".

Or, Vincent Peillon s’était déjà déjugé sur ses annonces de l’allongement des vacances de Toussaint et sur le rythmes scolaire, après avoir été recadré par le Premier ministre.

Pierre Moscovici, trop discret 

La tâche du ministre de l’Economie et des Finances n’est pas facile. Sa crédibilité repose d’un côté sur sa capacité à assainir les finances publiques et, de l’autre, sur la réussite des négociations au niveau européen.
Or il est "difficile d’être le patron" quand les rapports entre les ministres de Bercy "se limitent au minimum", précise Le Monde.fr dans un article du 12 décembre 2012. En outre, comme l’explique un article de francetv info, difficile d’être le "colocataire" d’Arnaud Montebourg, avec qui Moscovici a déjà eu plusieurs différends.

Pierre Moscovici pourrait quitter le gouvernement et succéder à Jean-Claude Juncker à la tête de l’Eurogroupe. Bien que le ministre des Finances ait toujours affirmé ne pas vouloir du poste, "il n’exclut rien", relève l’AFP.

Marisol Touraine, la "mal aimée"

Selon le JDD, la ministre de la Santé serait "mal aimée" au sein du gouvernement. On lui reproche sa relation de travail trop forte avec l’Elysée et ses critiques à l’encontre de Jean-Marc Ayrault. A La Rochelle, le 25 août, Marisol Touraine a ainsi réclamé un changement de style du Premier ministre : "Le problème central, c'est qu'à un moment, nous n'avions plus un omniprésident, mais toujours un Premier ministre qui s'était calé sur le modèle Fillon, qui justement supposait un hyperprésident. Il faut changer de style. Cela suppose un Premier ministre qui retrouve son rôle de Premier ministre."

Christiane Taubira, un avenir au Conseil constitutionnel

Au début de son mandat, Matignon lui a reproché le couac d’un prisonnier évadé lors d’un tournoi de basket entre les détenus et les surveillants. Depuis, la ministre de la Justice “a fait son job”, estiment Les Echos (article payant), mais la rumeur la donne partante. Dans L’Express, Christophe Barbier estime que la garde des Sceaux pourrait quitter le gouvernement "pour intégrer le Conseil constitutionnel". Un départ qui permettrait la nomination d'une certaine Ségolène Royal à la Chancellerie.

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