Cher : le fastidieux travail de restauration de la Tourbière de la Guette
Au cœur de la Sologne, à Neuvy-sur-Barangeon (Cher), précieuse et fragile, se trouve une zone humide, la Tourbière de la Guette. Sur un peu plus d’1 km de long, un amas de végétaux gorgés d’eau. "La tourbe c’est de la matière mal décomposée. Cette matière organique s’accumule et par-dessus on a une mousse qui permet de stocker le carbone dans le sol", explique Amandine Demessence, responsable et animatrice nature, en charge de la gestion de la Tourbière de la Guette. En 7 000 ans, la matière organique qui s’est accumulée ici a stocké 18 000 tonnes de carbone.
Recréer des méandres pour mieux retenir l’eau
Mais comme la plupart des 100 000 hectares de tourbière en France, celle-ci est abîmée. Une route est venue la couper en deux et ces fossés posent problème. "Les services départementaux ont créé des fossés pour l’entretien des routes, et ce fossé aujourd’hui fait un peu drain par rapport à la tourbière. Nous avons une forte diminution du niveau de l’eau", rapporte Amandine Demessence. Résultat : en retirant de l’eau dans la tourbière, son écosystème est perturbé. Au lieu de stocker le carbone, elle s’est mise à en émettre.
Alors depuis une quinzaine d’années, des chercheurs multiplient les expérimentations pour restaurer cette tourbière, en recréant des méandres par exemple, pour mieux retenir l’eau. C’est encore insuffisant, la Tourbière de la Guette émet 20 tonnes de CO2 par hectare et par an. Aujourd’hui, les tourbières représentent seulement 3% des terres dans le monde, mais contiennent 30% du carbone stocké dans le sol.
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