: Vidéo Comment les constructeurs contournent le malus automobile
Bruno Le Maire avait annoncé en fin d'année une hausse du malus pour les véhicules les plus polluants. Mais pour préserver leurs ventes, certains constructeurs n'hésitent pas à rembourser le malus.
Depuis le 1er janvier, les concessionnaires de voitures haut de gamme font grise mine avec le nouveau malus. Pour les véhicules les plus polluants, la taxe a été multipliée par trois. "Le Range Rover Evoke, c’était 1 500 euros au 31 décembre dernier, maintenant c’est 4 000 euros", explique Abdo Bou Antoun, directeur d'une concession Land-Rover à Paris. "Les gens, à force de les taxer, à un moment donné ils freinent leurs achats", ajoute-t-il.
Pour éviter un coup de frein sur leurs ventes, pendant deux mois, certains constructeurs comme Land-Rover ou Jaguar remboursent le malus à leurs clients. Une stratégie coûteuse, en contradiction avec le discours officiel de la marque qui affiche sur son site web son engagement pour le développement durable : "Notre succès implique davantage de responsabilités pour réduire l'impact de nos opérations sur l'environnement”
Comment expliquer ce paradoxe ? "Faut liquider, il n'y a pas d’autre façon de faire, nous confie Abdo Bou Antoun. Ce qui est construit est construit, il faut écouler ces modèles". Des offres qui contournent le malus, insupportables pour la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne : “Je demande à ces constructeurs qui nous disent par ailleurs qu’ils font beaucoup pour la transition écologique, plus de civisme et moins de cynisme peut-être”
Un appel au civisme qui a peu de chances d’être entendu par les constructeurs comme Land-Rover ou Jaguar, selon François Tarrain, journaliste chez Auto-Plus : “Même si écologiquement on peut trouver ça contestable, leur intérêt c’est de vendre des voitures. Demain, Land-Rover ou Jaguar ne vont pas vendre des Smarts, ils vendent des gros 4x4 émetteurs de CO2. C’est leur coeur de gamme, il faut qu’il fassent avec et qu'ils trouvent un moyen de les vendre.”
Des offres prévues jusqu’à fin février, quand un nouveau mode de calcul du malus entrera en vigueur. D’ici là, les constructeurs promettent de développer leurs gammes moins polluantes. Sinon, ils pourront toujours ressortir la roue de secours.
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