Sécurité : la vidéo-surveillance plébiscitée par les communes, mais pas toujours efficace
Des caméras capables de tourner à 360 degrés, cadrer une plaque d’immatriculation en pleine nuit ou de suivre un passant précis dans toute la ville. Libourne (Gironde) avec sa centaine de caméras est à la pointe de la technologie. Dernier investissement : un logiciel doté d’une intelligence artificielle censé prédire des délits en fonction de la météo ou des infractions passés. "On a eu des très bons retours sur les rixes et les cambriolages, ce qui a permis à la police municipale de nuit de faire des interpellations en flagrant délit", avance Olivier Horrut, chef de la police municipale de Libourne. Ces installations coûtent 200 000 euros par an à la commune.
Seulement un peu plus d’un pour cent d’affaires résolues selon un universitaire
Le maire socialiste s’est converti à la vidéo-surveillance et ne regrette pas son choix. "Ça a aidé dans 70 % des cas à la résolution de l’affaire", clame-t-il. De plus en plus de villes franchissent le cap. De 436 communes équipées de caméras il y a 15 ans, le chiffre est passé à plus de 6 000 aujourd’hui. À quels points sont-elles utiles ? Une étude a été menée par Guillaume Gormand, docteur en administration publique et chercheur associé à Sciences Po Grenoble, sur quatre communes pendant quatre ans. Sur 1939 enquêtes, seules 22 ont été résolues par la vidéo-surveillance, soit un peu plus d’1 %. En cause : les limites technologiques et un manque de temps pour les exploiter. L’effet dissuasif serait selon lui quasi nulle, les délinquants adaptant leurs comportements.
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