Législatives 2024 : "L’hypothèse d’une grande coalition (…) n’aura pas lieu à court terme", selon Jean-Yves Dormagen, professeur de sciences politiques

La nomination de Gabriel Attal à la tête du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale signe-t-elle l’entrée dans le dur des négociations pour former une grande coalition autour du bloc central ? Jean-Yves Dormagen, professeur de sciences politiques et fondateur du laboratoire d’études d’opinion Cluster 17, rappelle que les négociations ont lieu "depuis le soir même des élections". Selon lui, "l'hypothèse d’une grande coalition comme l’espère le président de la République qui irait de la gauche aux républicains en passant par le centre (…) n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Elle n’aura pas lieu à court terme."

"Personne ne veut sortir de son espace politique naturel"

Qu’il s’agisse de la gauche ou de la droite, "personne ne veut sortir de son espace politique naturel", poursuit Jean-Yves Dormagen. "Le centre est divisé entre ceux qui regardent plutôt à droite et ceux qui voudraient plutôt une alliance avec une partie de la gauche", observe-t-il. Une évolution est cependant possible, selon lui, "si le Rassemblement national continue de progresser".

Ce qui pourrait former "un bloc de droite conservatrice et identitaire très fort", contre "une autre force de taille à peu près comparable qui réunirait les gauches, les progressistes, les modérés et les écologistes". Un scénario qui relève pour le moment, selon Jean-Yves Dormagen, de la "fiction politique".