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Complément d'enquête. Les frères Costes, une fortune aveyronnaise

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Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Comment deux fils d'agriculteurs ont construit une marque branchée et un empire de cafetiers dans la capitale... Le 28 juillet 2016 dans les Hors-Séries de "Complément d'enquête", l'histoire des frères Costes, d'une fortune et d'un réseau aveyronnais.

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Ils s'appellent Jean-Louis et Gilbert Costes. Deux provinciaux qui cultivent la discrétion mais règnent sur les bistrots et cafés de Paris. Leur nom est devenu une marque branchée. Ils ont fait la révolution dans l'univers de la limonade grâce à quelques coups de génie… et aussi à leur réseau. Presque une mafia, comme ils se décrivent eux-mêmes. "Complément d'enquête" raconte le 28 juillet l'histoire d'une fortune aveyronnaise.

Bougnats ? non, rouergats

On connaissait les bougnats, ces Auvergnats de Paris patrons de cafés-charbons depuis le XVIIIe siècle… Jean-Louis et Gilbert Costes, eux, sont rouergats. Venus de leur Rouergue natal, dans le nord de l'Aveyron, ils ont investi en trois décennies des lieux aussi emblématiques que les Halles, la place Vendôme ou celle de la Bastille.

Leur empire compte aujourd'hui une quarantaine d’établissements, tous aux abords de la ligne 1 du métro parisien, la plus touristique. Et leur première ouverture en province s'est faite à Palavas-les-Flots : c'est la station balnéaire la plus proche de l'Aveyron, tous les Aveyronnais y ont leurs souvenirs d'enfance, souligne le Figaro.

Les Aveyronnais de la rue de l'Aubrac

A Saint-Amans-des-Côts, petit village du Rouergue de 800 habitants, la famille Costes est expropriée par EDF qui construit un barrage sur la Selve. Marie-Josèphe, la mère de famille, décide alors de transformer la ferme familiale en auberge… C'est la première pierre de l'aventure hôtelière de deux de ses fils, Jean-Louis et Gilbert − Guy, le troisième, restera en Aveyron.

Dans les années 60, les deux frères "montent" à la capitale, où ils se font embaucher comme garçons de salle. Un travail décroché grâce aux Aveyronnais de Paris (propriétaires de nombreux restaurants dans la capitale), qui les aident aussi à se loger : rue de l'Aubrac, avec d'autres jeunes de la région. 

Plus qu'un lieu, un concept

On retrouve Jean-Louis au début des années 80 aux Halles. Avec son centre Beaubourg et son Forum, le quartier est en plein boom. Jean-Louis s'endette pour acquérir un bistrot place des Innocents. Le Café Costes ouvre en 1984. Loin du style Belle Epoque des brasseries parisiennes, son design épuré a été confié, coup de génie, au jeune Philippe Starck, qui vient de relooker les Bains Douches. Le designer crée même une chaise qui deviendra mythique...

Très vite, le tout Paris adopte le lieu. On y vient aussi pour ses jolies serveuses... et ses toilettes ! Même succès avec le Café Beaubourg, en face du centre Pompidou − où Gilbert a rejoint son frère. Cette fois, c'est Christian de Portzamparc qui signe la déco. Le monde de l'art en fait son QG.  

"Entre Aveyronnais, on se serre les coudes"

Le reportage d'Emmanuel Ostian décrypte aussi le système d'entraide discret mais puissant qui existe au sein de la communauté aveyronnaise. Dans la réussite des Costes, le "réseau", la "mafia" joue en effet un grand rôle.

Les frères bénéficient du soutien financier des fournisseurs originaires de leur région, comme Richard ou Tafanel. Leurs contacts chez les bistrotiers et grossistes en boisson leur donnent accès aux meilleurs tarifs.

Style Costes et produits dérivés

Années 1990 : c'est la fin du Café Costes, mais pas de la saga du nom. Les frères quittent Beaubourg pour le Carrousel du Louvre, où ils inaugurent le Café Marly en 1994. Un décor de sièges capitonnés et de boiseries dorées signé Olivier Gagnère et Gilles Taralon. Un an plus tard, tout près de la place Vendôme, c'est l'Hôtel Costes qui ouvre ses portes. Il a été aménagé par Jacques Garcia, devenu un ami. Les stars s'y pressent, de Johnny Depp à Sharon Stone en passant par Madonna…

Costes, c'est aussi un style qui ne laisse pas indifférent. Le Figaro, énumérant les recettes du succès et les dates clés de l'empire, redoutait une "costisation" de la capitale. Le Canard enchaîné avait même révélé un "tri" des clients en fonction de leur apparence physique... Enfin, n'oublions pas les produits dérivés. Les CD de compilations de l'Hôtel Costes par Stéphane Pompougnac se sont vendus à 5 millions d'exemplaires dans le monde...

"Les frères Costes, une fortune aveyronnaise", un reportage d'Emmanuel Ostian, Francois Lescalier et Chloé Davant pour EM Productions, à voir dans "Complément d'enquête" le 28 juillet à 22h40.

Après cette rediffusion, Nicolas Poincaré reçoit Périco Légasse, critique gastronomique à Marianne.

La rédaction de "Complément d'enquête" vous invite à commenter l'émission sur sa page Facebook ou sur Twitter avec le hashtag #Cdenquete.

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