"Complément d'enquête". RN : où sont passés les millions de l’Europe ?

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Durée de la vidéo : 60 min
Ce direct démarre le 19/09/2024 à 22h55.
Article rédigé par France 2
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La justice soupçonne le parti d'extrême droite d’avoir eu recours à des emplois fictifs au Parlement européen de 2004 à 2016 : des assistants parlementaires d’eurodéputés FN auraient, en fait, travaillé pour le parti. Le procès doit s'ouvrir fin septembre avec, notamment, Marine Le Pen et Bruno Gollnisch sur le banc des prévenus.

C’est l’affaire qui inquiète le Rassemblement national. Dans quelques jours, après neuf ans d’enquête, s’ouvre un procès hors norme : deux mois d’audience, 27 personnes sur le banc des prévenus, dont Marine Le Pen et Bruno Gollnisch.

La justice soupçonne le parti d’extrême droite d’avoir eu recours à des emplois fictifs au Parlement européen entre 2004 et 2016.

Un préjudice de près de 7 millions d'euros

Des assistants parlementaires d’eurodéputés FN auraient, en réalité, travaillé pour le parti. Le préjudice pour les finances publiques atteindrait près de 7 millions d’euros. "Complément d’enquête" s’est plongé dans ce dossier tentaculaire.

Les équipes du magazine se sont procuré des mails et des documents internes du parti. Le garde du corps de la famille Le Pen a été rémunéré comme assistant parlementaire pendant des années. Des contrats qui duraient de quelques jours à quelques semaines. Un autre n’aurait envoyé qu’un seul mail à sa députée européenne en six mois de collaboration. Au même moment, il était présent dans l’organigramme du FN, sous la direction de Florian Philippot, le numéro 2 de l’époque. 

Un système pour renflouer les caisses du FN ?

"Complément d’enquête" a retrouvé un témoin clé de cette affaire. Il parle pour la première fois devant une caméra. Selon lui, Marine Le Pen a joué un rôle majeur dans la mise en place d’un système présumé de détournement de fonds publics.

L’objectif aurait été de renflouer les caisses du Front national de l’époque. Dans cette affaire, l’ancienne patronne du RN risque jusqu’à cinq ans d’inéligibilité.

De fausses preuves de travail ?

Le magazine a découvert comment de fausses preuves de travail ont été constituées a posteriori et fournies à la justice. Le but : prouver que certains mis en cause auraient bien travaillé pour le Parlement européen.

Selon le quotidien Libération, le même stratagème aurait permis à Jordan Bardella d’échapper à des poursuites judiciaires. Le président du Rassemblement national récuse ces informations. 

Une enquête de Charlotte Gillard, Thomas Lelong, Brice Le Borgne, Swanny Thiébaut, Stéphane Bidart et Pierre-Louis Devais.

La rédaction de "Complément d'enquête" vous invite à commenter l'émission sur Facebook ou sur X avec le hashtag #ComplementDenquete.

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