Vidéo "C'est du Sophia Chikirou tout craché" : comment la communicante a imposé la ligne Mélenchon lors de l'affaire Quatennens

L'affaire Quatennens commence en septembre 2022, lorsque le dauphin de Jean-Luc Mélenchon est accusé de violences physiques par sa compagne. Adrien Quatennens, lui, évoque "des disputes", reconnaît "une gifle, dans un contexte de séparation, d'extrême tension et d'agressivité mutuelle". Sur Twitter (rebaptisé X), le leader des insoumis et sa communicante affichent leur soutien : Jean-Luc Mélenchon "salue sa dignité et son courage", lui dit "[s]a confiance et [s]on affection" ; Sophia Chikirou évoque un "dirigeant politique qu'on admire pour son honnêteté et son abnégation". Dans les rangs de La France insoumise, ces tweets ne font pas l'unanimité. Certains dénoncent une stratégie très offensive à la tête du mouvement, en décalage total avec les valeurs féministes qu'il prône. 

Des éléments de langage le jour du procès

Pour sauver le soldat Quatennens, le jour de son procès, Sophia Chikirou fournit même des éléments de langage sur les boucles Telegram du groupe parlementaire LFI. "Complément d'enquête" s'est procuré ces messages internes : "Adrien n'a pas commis de violences répétées, et il n'est jugé que pour une gifle" ; "Ce n'est pas un homme violent, mais un homme pris dans un divorce difficile" ; "Il doit pouvoir revenir, car il faut une graduation dans les sanctions." En minimisant la gravité des faits, ils préparent le retour du député du Nord à l'Assemblée, qui sera effectif deux mois plus tard.

Une interview choc au lendemain de la condamnation

Vingt-quatre heures après sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis, Adrien Quatennens prend la parole sur BFM TV. Selon les informations de "Complément d'enquête", cette interview choc a été orchestrée par Sophia Chikirou en personne. Et ce alors que le groupe LFI venait de décider son exclusion pour quatre mois, précise un député de La France insoumise (il souhaite rester anonyme) qui ne digère pas cette "grande déloyauté" de la part de la communicante. Il pense que "si le groupe avait su que Quatennens s'apprêtait à aller à BFM pour défendre cette ligne, il aurait pris beaucoup plus".

Face à Bruce Toussaint, l'ancien porte-parole de La France insoumise va jusqu'à se poser en victime, affirmant que son épouse l'a menacé, "si le divorce ne se fait pas à l'amiable et à toutes [s]es conditions", de "faire exploser [s]a carrière politique". Certains députés LFI voient derrière cette contre-attaque la plume de Sophia Chikirou, mais aucun n'a souhaité en parler publiquement.

"L'entretien d'Adrien à BFM, c'est un choix catastrophique. Il n'y avait ni tempérance, ni modération. Et ça, c'est du Sophia tout craché."


"C'est un vrai manuel de pédagogie antiféministe déroulé pendant une heure à la télé. Et c'est Sophia qui a donné ces éléments de langage à Quatennens. C'est pitoyable."

Deux députés LFI

à "Complément d'enquête"

Contacté, le patron de BFM TV, Marc-Olivier Fogiel, confirme la présence de Sophia Chikirou à une réunion avec les dirigeants de la chaîne pour préparer cet entretien. De son côté, Adrien Quatennens, par la voix de son avocate, explique l'avoir lui-même sollicitée pour "son savoir-faire, compte tenu de son expérience professionnelle en matière de communication de crise". La communicante, elle, n'a pas souhaité répondre à "Complément d'enquête".

Extrait de "Sophia Chikirou, la dame de piques de Jean-Luc Mélenchon", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 5 octobre 2023.

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