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Vidéo "La moto redémarre et me roule sur la jambe gauche" : le manifestant percuté par des policiers de la Brav-M témoigne dans "Complément d'enquête"

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"La moto redémarre et me roule sur la jambe gauche" : le manifestant percuté par des policiers de la BRAV-M témoigne dans "Complément d'enquête"
"La moto redémarre et me roule sur la jambe gauche" : le manifestant percuté par des policiers de la BRAV-M témoigne dans "Complément d'enquête" "La moto redémarre et me roule sur la jambe gauche" : le manifestant percuté par des policiers de la BRAV-M témoigne dans "Complément d'enquête" (COMPLÉMENT D'ENQUÊTE / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Valentin participait à une manifestation contre la réforme des retraites, le 21 mars. Il était 23 heures quand il a croisé la route des fonctionnaires de la Brav-M. Depuis, le jeune homme de 19 ans ne se déplace plus sans ses béquilles. Dans "Complément d'enquête", il raconte l'agression qu'il a subie. En témoigne aussi une vidéo qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux.

Dans le quartier de Bastille, le 21 mars au soir, Valentin manifeste, pacifiquement selon lui, contre la réforme des retraites avec ses amis. "Des amis à moi ont crié que la Brav-M arrivait dans notre direction. Ça fait vraiment peur, on a le bruit des moteurs qui est incessant et qui résonne dans les rues", raconte l'étudiant en BTS audiovisuel dans le numéro de "Complément d'enquête" diffusé jeudi 6 avril sur France 2.

La Brav-M (Brigade de répression de l'action violente motorisée), c'est cette unité de police parisienne composée de binômes circulant à moto, dont les méthodes sont si décriées qu'une pétition réclamant sa dissolution a dépassé les 260 000 signatures. Une pétition record, finalement classée par les députés. Dans la presse, des enregistrements et des vidéos documentent des interpellations brutales, des menaces, et même des coups.

Au sol, le manifestant reçoit des coups de pied

Ce 21 mars au soir, pris de panique, le jeune homme de 19 ans s'enfuit. La suite a été filmée par un passant. La vidéo est l'une des plus choquantes parmi celles qui circulent sur les réseaux sociaux. On y entend des hurlements, on voit trébucher une silhouette poursuivie par deux motos et un policier à pied. C'est Valentin.

Au sol, le jeune homme dit avoir reçu des coups de pied, et affirme que les policiers hurlaient :  "Défoncez-le, tapez-le". Il entend ensuite la moto qui redémarre, un coup d'accélérateur, puis elle lui  "roule sur la jambe gauche".

"Moi, j'ai bien senti un poids très lourd sur ma jambe. On voit bien que le policier, en fait, arrête sa moto, et puis décide de redémarrer. Donc il l'a fait sciemment. Ça, j'en suis sûr."

Valentin, étudiant en BTS audiovisuel

dans "Complément d'enquête"

Les dernières images montrent les policiers relevant l'étudiant (on entend : "Lève-toi !") et l'adossant contre un arbre. "Ensuite, continue-t-il, ils me relâchent. Donc ça démontre bien qu'ils ne me poursuivaient pour aucune infraction, et que cette violence, elle avait vraiment pour but de faire peur."

Pris en charge par des secours sur le trottoir, le jeune homme est emmené à l'hôpital. Il souffre de plusieurs ecchymoses à la jambe. Il envisage de porter plainte.

"Complément d'enquête" aurait souhaité évoquer ces méthodes avec la Brav-M...

Le ministère de l'Intérieur ayant refusé la demande de tournage de "Complément d'enquête" auprès de la Brav-M, les journalistes se sont adressés à une section de la brigade, en marge d'une manifestation, où se trouvaient 36 hommes, 18 motos, impeccablement alignées.

Que pense l'un de ces officiers des critiques adressées à son unité ? "C'est pas juste, par rapport au travail qu'on fait", estime le fonctionnaire, entré dans la police pour " protéger la veuve et l'orpheline" (sic). "Tous les bistrots qu'on empêche de cramer, ça, personne ne le voit. Le nombre de gens qui viennent nous dire : 'Merci, heureusement que vous êtes là, sinon, ça aurait cramé'..."

Devant la vidéo montrant la moto d'un de ses collègues monter sur la jambe de Valentin, l'agent avance diverses hypothèses (fausse manœuvre, gaz lacrymogène dans les yeux du conducteur…). Dans cette affaire, l'IGPN, la "police des polices", a été saisie.

Extrait de " Manifs : la guerre est déclarée ?", un document à voir dans "Complément d'enquête" le jeudi 6 avril.

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