"Envoyé spécial" du jeudi 25 avril 2024
Enquête sur la messagerie du crime
C'est une histoire hors norme qu’aucune caméra française n’a pu filmer jusqu’à aujourd’hui, l’affaire la plus spectaculaire de la police judiciaire française, un dossier si captivant qu’il pourrait être l’affiche d’un film d’espionnage hollywoodien. Tout commence en 2019, quand la police judiciaire française, avec ses homologues belges, parvient secrètement à infiltrer un réseau téléphonique crypté, type Telegram, qui s’appelle Sky ECC et dont les serveurs sont basés en France. Une messagerie réputée inviolable, et utilisée par les criminels les plus recherchés de la planète.
Pendant deux ans, les enquêteurs ont espionné plusieurs milliers de voyous et côtoyé de très près les 200 membres les plus importants de la criminalité organisée mondiale. Pensant utiliser des téléphones inviolables, ils échangent ouvertement, "en clair", sur leurs crimes : points de livraison et photos de cargaisons de cocaïne, listes d’armes ou de cibles à abattre, règlements de comptes et exécutions filmés en direct, menaces et séquestrations. "C'est comme si nous étions à table avec les criminels", résume Catherine De Bolle, la directrice exécutive d'Europol.
Au fil des mois, la police judiciaire française met la main sur plus d’un milliard d’échanges ! Les enquêteurs du monde entier lui demandent l’accès à cette base de données hors du commun, notamment la police serbe. Les scellés de Sky ECC mettent au jour l’existence d’une "maison de l’horreur" où les parrains locaux faisaient torturer et exécuter leurs ennemis. Leur procès sous haute tension s’ouvre à Belgrade.
En France, l’Office anti-cybercriminalité (OFAC), l’Office anti-stupéfiants (OFAST) ou l’Office central pour répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) traquent les criminels qui utilisaient cette messagerie cryptée. En exclusivité avec ces enquêteurs de l’ombre, "Envoyé spécial" propose une plongée inédite et vertigineuse dans les secrets du crime organisé.
Un reportage de Mathilde Gautry, Alexandre Basso et Marie-Noëlle Beck de Saint-Jore / Cover Films.
Jeunes aidants : des enfants courage
Isaline, 14 ans, vit seule avec une maman handicapée à 100%. À la maison, elle gère tout ou presque. Margot, 15 ans, affirme "ne pas avoir le choix" et s’occupe de sa sœur trisomique de 10 ans pour faciliter la vie compliquée de ses parents. Elwynn passe sa semaine dans un internat à Amiens. Quand elle rentre chez elle le week-end, elle assiste son père bipolaire, son frère autiste, et prend le relais de sa mère, en plein burn-out.
A l’âge de l’insouciance et de la légèreté, Isaline, Elwynn et Margot font donc face, comme des adultes, à un quotidien difficile. Est-ce vraiment le rôle de ces mineurs d’assumer toutes ces responsabilités ? "Envoyé spécial" a décidé de mettre en lumière le rôle de ces adolescents courageux.
Un reportage de Guillaume Barthélémy, Barthelemy Rigaud, Marc Woudenberg et Nicolas Vescovacci / Tony Comiti Productions.
Le solaire de la peur
Ce doit être l’une des énergies du futur : le solaire. Partout en France, les projets de parcs photovoltaïques au sol se multiplient, portés par la loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables votée en mars 2023. Des projets toujours plus grands qui suscitent, malgré leur vocation écologique et les retombées économiques pour les communes, la colère de certains habitants, qui voient changer les paysages des campagnes où ils vivent. Car ces parcs solaires, qui doivent être installés en priorité sur des zones déjà artificialisées, grignotent souvent les terres naturelles, agricoles et forestières.
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, une zone très propice à la production d’énergie solaire, des militants écologistes dénoncent l’installation de panneaux solaires synonymes de défrichages et destructions d’espèces protégées sur la montagne de Lure. En Alsace, c’est le projet d’un céréalier innovant qui dérange : il veut combiner agriculture et photovoltaïque. Les opposants craignent une artificialisation progressive des terres agricoles. Pour ses promoteurs, ce que l’on appelle "l’agrivoltaïsme" pourrait au contraire sauver à la fois la planète et l’agriculture, en offrant un complément de revenu vertueux et inespéré à une profession en crise.
Un reportage d’Alice Gauvin, Guillaume Marque, Elodie Delevoye, Martin Peignier, Luis Marques et Marielle Krouk.
Les nouveaux chasseurs de trésors
Ils parcourent les champs et les plages avec leurs étonnantes poêles à frire, un casque sur les oreilles. Les détectoristes chassent les trésors enfouis dans le sol. Ils seraient 100 000 en France. Mais depuis quelques années, la guerre est déclarée : d'un côté, les défenseurs du patrimoine qui les accusent d'être des pilleurs et dénoncent des trafics d'antiquités ; d'un autre côté, les détectoristes qui prétendent à l'inverse sauver des objets de l'oubli.
Ces prospecteurs sont désormais dans le collimateur de la justice et de plus en plus, parmi eux, font l'objet de poursuites judiciaires. Pourquoi sont-ils aujourd'hui considérés comme des hors-la-loi ? Gentils collectionneurs ou pilleurs d’antiquités, qui sont-ils vraiment ? "Envoyé spécial" est allé à la rencontre de ces passionnés qui suscitent la polémique.
Un reportage de Kristian Autain, Guillaume Marque, Benjamin Poulain et Bruno Maruani.
Invité : Melvyn Derouen, gérant de la Maison de la détection.
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