: Vidéo Au bord du lac Titicaca victime d'une sécheresse historique, une cérémonie chamanique pour implorer la "pluie glorieuse"
Titicaca… Un lac mythique, perché à plus de 3 800 mètres d'altitude, à cheval entre le Pérou et la Bolivie. Ce berceau de la culture inca souffre aujourd'hui d'une sécheresse sans précédent. Depuis trois ans, le poisson se fait de plus en plus rare et les pêcheurs peinent à survivre. Les parties les moins profondes du lac mineur, côté bolivien, sont totalement à sec. Ne reste qu'une terre craquelée, un paysage lunaire.
Dans cet extrait d'"Envoyé spécial", le biologiste français Xavier Lazzaro se montre très inquiet. Depuis dix ans qu'il vient travailler ici, il n'avait "jamais vu ça". Les plantes aquatiques qui recouvraient la zone ont disparu, notamment la totora, le roseau endémique qui nourrit le bétail. Le bateau utilisé par son équipe pour faire des prélèvements ne peut plus naviguer. La plus haute réserve d'eau douce au monde est menacée de disparition par le réchauffement climatique.
"La modernité nous conduit à penser qu'on peut vivre sans la nature, et ce n'est pas vrai. La nature peut vivre sans nous, mais nous, on ne peut pas vivre sans la nature."
Xavier Lazzaro, biologistedans "Envoyé spécial"
"Ici, explique le biologiste, le rayonnement solaire est très intense, parce qu'on est à 3 800 mètres d'altitude. L'évaporation sur le lac Titicaca, c'est ce qui représente la plus grosse perte d'eau : 95%. Et donc, s'il ne pleut pas du tout, le système devient tout de suite un désert."
"Nous remercions la Pachamama, car c'est elle qui nous nourrit"
La pluie reste alors le seul espoir des habitants, et les dieux leur dernier recours. Sur les hauteurs qui entourent le lac, l'équipe d'"Envoyé spécial" a assisté à une cérémonie destinée à l'appeler. Tout en semant à la ronde des pétales de fleurs blanches, la chamane récite un chant invitant la "pluie glorieuse". Sur un petit autel blanc, elle dépose une offrande à la Pachamama (ou Terre Mère, personnification féminine de la nature), et à "tout ce qui est sacré, les montagnes, le soleil, la lune". Et pour "aider à faire revenir la pluie", elle frotte un galet sur lequel est peint un crapaud.
"Nous remercions la Pachamama, car c'est elle qui nous nourrit", prononce la chamane. La Pachamama est la divinité centrale de la mythologie andine, et ces rituels ancestraux rassurent un peu les pêcheurs qui accompagnent la chamane. "Quand on fait ces rituels, la pluie revient. On pense que ça aide", explique l'un d'eux.
"Nous remercions la Pachamama, car c'est elle qui nous nourrit", prononce la chamane. La Pachamama est la divinité centrale de la mythologie andine, et ces rituels ancestraux rassurent un peu les pêcheurs qui accompagnent la chamane. "Quand on fait ces rituels, la pluie revient. On pense que ça aide", explique l'un d'eux. "Miséricorde, Seigneur ! Arrose-nous de tes larmes, Seigneur ! Nous t'implorons, glorieuse pluie. Où es-tu ? Viens, viens", psalmodie la chamane tandis que son offrande brûle sur l'autel. Mais les prières pourraient ne pas suffire... si la pluie ne vient pas, c'est aussi en raison de la déforestation de la forêt amazonienne, à des centaines de kilomètres de là.
Extrait de "Titicaca, le lac meurt de soif", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 28 novembre 2024.
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