Vidéo Violence routière : en voiture, "tout concourt à ce que l'autre n'existe plus", explique un psychologue à "Envoyé spécial"

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En voiture, "tout concourt à ce que l'autre n'existe plus" : pour "Envoyé spécial", un psychologue décrypte la violence routière
En voiture, "tout concourt à ce que l'autre n'existe plus" : pour "Envoyé spécial", un psychologue décrypte la violence routière En voiture, "tout concourt à ce que l'autre n'existe plus" : pour "Envoyé spécial", un psychologue décrypte la violence routière (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Un cycliste écrasé par un automobiliste à la suite d'une altercation... le drame a choqué la France entière en octobre 2024. Dans les embouteillages urbains comme sur les routes des campagnes, la violence routière semble n'avoir plus de limites. Pourquoi la voiture nous rend-elle fous ? "Envoyé spécial" a posé la question à un psychologue.

Un automobiliste qui roule sur un cycliste parce qu'il est en retard à un rendez-vous chez l'ophtalmo, des conducteurs qui en frappent d'autres... Pourquoi une telle explosion de violence dans les centres-villes et sur les routes des campagnes ? Pas une semaine sans une nouvelle affaire d'automobiliste qui "pète les plombs"... Quant aux noms d'oiseaux qui fusent derrière les volants, ils seraient le fait de 67% des conducteurs, selon le dernier baromètre VINCI Autoroutes. Pourquoi la voiture nous rend-elle fous ? "Envoyé spécial" a posé la question à un psychologue.

La question du regard

Ces conducteurs de plus en plus stressés, Jean-Pascal Assailly les étudie depuis une trentaine d'années. Selon lui, dans l'habitacle, nous sommes nombreux à nous métamorphoser. Et même des gens "très prudents pour leur cholestérol ou leur compte en banque vont faire n'importe quoi au volant, parce que c'est le petit domaine de leur vie où ils se lâchent".

La voiture est une bulle qui nous isole et, en nous permettant une forme d'anonymat, nous désinhibe. Comme sur les réseaux sociaux, nous y serions plus enclins à l'agressivité. C'est que, selon le psychologue, "tout concourt à ce que le monde extérieur, et donc l'autre, n'existe plus". En voiture, on peut insulter son voisin de file sans lui accorder ce regard qui permet de "désamorcer l'escalade de la violence".

La bataille pour l'espace

Dans Paris, "Envoyé spécial" l'a encore constaté aux abords embouteillés de la place de la Bastille : conduire semble être devenu une source de frustration permanente. Et certains ont bien du mal à accepter le développement des pistes cyclables qui les obligent à partager la chaussée avec les vélos... Car c'est un autre facteur, "très animal", qui favorise l'agressivité routière : Jean-Pascal Assailly l'appelle "la bataille pour l'espace". "Il y a une relation très forte entre densité du trafic et agressivité et agressions".

Quant au conducteur qui vous colle, klaxonnant si vous ne libérez pas assez vite le passage, le psychologue traduit son comportement ainsi : "Ce rouleau de bitume, là, qui est devant, il n'est pas à toi, il est à moi. Donc tu dégages."

Extrait de "La voiture nous rend-elle fous ?", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 28 novembre 2024.

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