: Vidéo "Envoyé spécial" : Transavia, une course contre la montre
Pour "Envoyé spécial", des journalistes ont embarqué à bord d'un vol Transavia afin de comprendre comment cette filiale d'Air France parvient à faire baisser les coûts. Extrait du reportage diffusé jeudi 11 juin à 20h55.
Les modes de consommation des Français ont changé. Ils n'hésitent pas à réserver des vols via des compagnies low cost, pour profiter de prix très attractifs tout au long de l'année. Les voyages de courte durée, généralement en Europe ou vers des pays de la Méditerranée, se multiplient, avec des offres toujours plus alléchantes. Leurs promotions s'affichent en 4 x 3 dans les villes, et bousculent la compagnie aérienne Air France.
Celle-ci a décidé de riposter avec la création de Transavia. Cette compagnie affiliée à Air France propose des vols deux fois moins chers... Comment s'y prend-elle ? Quelles sont les différences entre les méthodes de travail chez Air France et Transavia ?
Travailler plus
Pour un vol Paris-Porto, le commandant de bord briefe le PNC (personnel navigant commercial) une heure avant le décollage. Toute la journée, pilotes, hôtesses et stewards vont courir après le temps. Un impératif crucial puisqu'ils doivent respecter un planning établi à la minute près. Ce même équipage décollera quatre fois dans la journée. Le commandant de bord embarque dès le matin avec les quatre dossiers de vols.
"Ça, c'est l'étape un : Paris-Porto. Pour la deuxième, Porto-Orly, c'est mon collègue qui est en train de préparer le retour. Et ensuite, vous avez les étapes trois et quatre. Orly-Venise, notre troisième étape, et Venise-Orly", explique le commandant de bord. Un rythme soutenu où tout retard a un coût. Un pilote Transavia travaille 700 heures par an, contre 600 chez Air France, soit 15 % de plus.
Des salariés moins nombreux et multitâches
En cabine, sur Transavia, quatre hôtesses et stewards s'occupent des passagers lors d'un vol. Chez Air France, ils sont cinq, pour la même destination. Une organisation qui permet à la compagnie de réduire ses coûts.
La différence se fait véritablement sentir lors des escales. Après deux heures de vol, le chronomètre est enclenché. Le chef de cabine n'a que trente-cinq minutes avant que l'avion ne reparte pour Orly. Un temps qui comprend la descente des passagers et le nettoyage de l'avion, avant que les clients suivants ne prennent place à bord du même avion. Sur Transavia, le PNC est mis à contribution pour faire le ménage. Un personnel multitâche, loin des standards d'Air France où des équipes lui sont dédiées.
Aucun personnel dédié dans les escales
Mais la plus grosse économie a lieu sur le tarmac. Transavia n'emploie aucun personnel dans les aéroports où la compagnie fait escale. Tout est sous-traité. Alors que chez Air France, on compte près de 15 salariés de la compagnie pour chaque escale.
Pour assurer une baisse des coûts, Transavia se calque sur le modèle low cost. Jusque dans les services en cabine, où les rafraîchissements et snacks sont à la charge du voyageur. "J'ai pris un menu à 10 euros [...] Je savais que c'était la règle du jeu chez Transavia, chez les low cost. Compte tenu du prix du billet, ça ne me choque pas", explique un passager.
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