: Vidéo Injections clandestines : "Envoyé spécial" s'est infiltré dans une formation illégale

Ce jour-là, une journaliste d'"Envoyé spécial" va apprendre quelques gestes de médecine esthétique... en toute illégalité. Elle va suivre (et filmer en caméra cachée) une formation clandestine qu'elle a découverte sur Instagram. Sa promesse : gagner beaucoup d'argent en injectant de l'acide hyaluronique à des femmes désireuses de gonfler leurs lèvres ou leurs pommettes. Pour s'inscrire, il suffit d'envoyer un message. Les "formatrices" se disent numéro un sur les techniques d'injection, et leur cours est en promotion : 1 280 euros au lieu de 1 800 – à régler en espèces. Elles ne sont pas médecins, et ont parfaitement conscience du caractère illégal de leur activité.

Des prix quatre fois inférieurs à ceux pratiqués par un chirurgien

La pseudo-formation va durer toute la journée. D'abord, trois heures de théorie, pour savoir où injecter dans les lèvres. L'après-midi, on passe à la pratique avec des injections sur des clientes attirées par des prix cassés, quatre fois inférieurs à ceux que pratique un chirurgien esthétique.

"Quels sont les risques ?
– Ça dépend si t'as déglingué un visage ou pas..."

Dans une pseudo-formation aux injections hyaluroniques

filmées en caméra cachée par "Envoyé spécial"

Une "élève" qui se disait "en panique" le matin se lance sur une jeune femme qui souhaite des injections aux tempes et aux pommettes. Pour la première fois de sa vie, elle injecte de l'acide hyaluronique dans un visage... Formatrices et élèves sont en plein exercice illégal de la médecine, un délit passible de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende.

Les injections dans le visage, "les plus dangereuses"

"Envoyé spécial" a montré ces images à Adel Louafi, président du Syndicat national de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique. Il est effaré : "Elle est en train de le faire sur un cobaye, alors qu'on sait que les injections dans la face sont les plus dangereuses qu'on puisse faire…"

En fin de journée, sept femmes auront servi de cobayes. Les deux formatrices vont repartir avec plus de 6 000 euros (non déclarés) en poche, après avoir remis leur diplôme aux élèves. Une feuille de papier sans aucune valeur, qui porte la mention "certificat d'injection". La journaliste l'a reçu elle aussi, alors qu'elle a refusé de faire la moindre injection pendant cette journée…

Extrait de "Les ravages des injections clandestines", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 23 février 2023.

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