Vidéo Un an après le féminicide de sa mère, ce petit garçon "va mieux", "à force qu'on parle" : "Envoyé spécial" a assisté à un entretien avec une psychologue

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Un an après le féminicide de sa mère, ce petit garçon "va mieux", "à force qu'on parle" : "Envoyé spécial" a assisté à un entretien avec une psychologue
Un an après le féminicide de sa mère, ce petit garçon "va mieux", "à force qu'on parle" : "Envoyé spécial" a assisté à un entretien avec une psychologue Un an après le féminicide de sa mère, ce petit garçon "va mieux", "à force qu'on parle" : "Envoyé spécial" a assisté à un entretien avec une psychologue (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Quand "papa a tué maman", quelle prise en charge pour les enfants ? A Lyon, un protocole a été mis en place pour les mettre à l'abri immédiatement après le meurtre de leur mère, puis leur offrir un accompagnement psychologique qui les aidera à grandir, au-delà du drame. "Envoyé spécial" a pu assister à l'un de ces entretiens.

En 2022, 129 enfants en France ont perdu leur mère lors de féminicides. Quelle prise en charge pour ces enfants, dont la mère est morte et le père en prison pour l’avoir tuée ? Les Hospices civils de Lyon ont élaboré avec la justice un protocole pour les mettre à l'abri immédiatement après le meurtre de leur mère. Conduits aux urgences, frères et sœurs sont d'abord placés ensemble dans une chambre de pédiatrie, pendant soixante-douze heures. Dans les vingt-quatre heures, chacun est pris en charge par un pédopsychiatre ou un psychologue spécifiquement formé.

Face à la psychologue, un petit garçon de 10 ans qui a été témoin du décès de sa maman. Quand Mélanie Duplâtre l'a vu pour la première fois, en chambre de pédiatrie avec sa sœur, il était "un peu dans un état de sidération, où il pouvait parler, répondre un petit peu en disant comment il s'appelait"… Depuis, la psychologue le voit toutes les trois semaines. Au bout d'une année, il trouve que "ça va mieux", "à force qu'on parle", mais il sait qu'il reste de la colère en lui. Avec douceur, elle l'interroge sur l'école. "Ça se passe bien", répond-il. Les copains savent que sa maman est décédée, mais "ils n'ont pas insisté" quand il a refusé d'en dire plus. 

"Du stress, de la tristesse, de la peur"

Aujourd'hui, repenser à sa mère reste douloureux. Son souvenir est encore trop lié à ses derniers instants, où le petit garçon a été envahi par un flot d'émotions qu'il nomme face à la psychologue : "du stress, de la tristesse, de la peur". Ce jour-là, alors que ses parents se disputaient dans la cuisine, "il a entendu crier différemment de d'habitude [...], il y avait beaucoup plus de peur dans la voix de sa mère", a-t-il raconté à Mélanie Duplâtre. Le petit garçon s'est dirigé vers l'endroit d'où venaient les cris, où "il a vu sa mère blessée, en train de décéder", explique-t-elle.

Pour éviter qu'il se fige dans cet événement traumatique, l'équipe de psychologues met tout en œuvre pour "accompagner l'enfant du mieux possible, pour qu'il puisse verbaliser, mettre des mots". Afin de lui permettre de, "tout doucement, retrouver une base de sécurité autour de lui".

Extrait de "Papa a tué maman", un reportage diffusé dans "La Spéciale d'Envoyé. Quand les femmes sont prises pour cible" le 23 novembre 2023.

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