: Vidéo Redoutant d'être la prochaine cible de la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine, les Estoniens se renforcent militairement
Dernier signe de tension entre Moscou et l’Estonie, le 14 février 2024, la Russie a lancé un avis de recherche contre la Première ministre estonienne Kaja Kallas ainsi que d’autres responsables politiques baltes et polonais.
L'Estonie, qui compte 1,3 million d’habitants, a quelques raisons de s'inquiéter : hier République soviétique et aujourd’hui membre de l’Union européenne et de l’OTAN, elle partage une frontière commune de 300 kilomètres avec la Russie et se voit aujourd'hui comme un pays sur la ligne de front dans la guerre en Ukraine. L'Estonie s'organise donc, et prépare sa population à une éventuelle attaque. Elle a passé ses dépenses militaires à 3,2% de son PIB et construit 600 bunkers souterrains le long de la frontière russe.
Au sud de la ville de Tapa, dans la plus grande base militaire d'Estonie, 4 000 jeunes s'entraînent chaque année. Dans le hangar, un groupe d'artillerie mobile prépare leur équipement pour un exercice de trois jours en forêt dans des conditions extrêmes. "Le dernier jour, nous devrons sauter dans l'eau glacée. Vous devez apprendre à ne pas mourir de froid dans ce genre de situation," explique le sergent Karel Konga qui, à seulement 19 ans, dirige un équipage de cinq soldats.
Service militaire obligatoire pour les Estoniens
Dans le pays, le service militaire est obligatoire pour les hommes et peut durer entre huit et onze mois. Conscients du danger russe, les jeunes conscrits ne rechignent pas à faire leurs classes. Karel Kukk, un Estonien qui vivait depuis dix ans en Belgique, a décidé de revenir aider son pays : "L'Estonie, c'est un petit pays, peu peuplé, c'est impossible de n'avoir qu'une armée de professionnels. La plupart des soldats sont des réservistes qui seront appelés en cas de guerre pour défendre leur pays. S'il y a la guerre, il faut y aller et ne pas avoir peur parce qu'on est entraînés," dit-il fièrement.
Depuis 2022 et l'offensive russe en Ukraine, l'Estonie redoute d'être la prochaine cible de Vladimir Poutine et demande à ses alliés européens de ne pas relâcher leurs efforts : "L'idée que la Russie est hostile à l'Europe a toujours été là, y compris ces trente dernières années, affirme le chef adjoint de l'armée estonienne, le major général Veiko-Vello Palm. Mais qu'elle puisse franchir les frontières et ne pas se conformer aux règles internationales a été un énorme coup de semonce pour toute l'Europe mais aussi en Estonie. Ce qui s'est passé il y a deux ans est quelque chose que nous avions vu venir mais que nous pensions éviter", regrette-t-il.
Extrait de "Estonie : championne du numérique !", diffusé dans "Nous, les Européens" le 15 février 2024.
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