: Vidéo La Suède se prépare "en cas de guerre ou de crise"
Inquiète des tensions en mer Baltique, la Suède, traditionnellement pacifiste, revoit à la hausse le budget de son armée, rétablit le service militaire, rouvre ses casernes et ressuscite le concept de "défense totale"... Selon les plus alarmistes, tout cela ne suffirait pas. Extrait du magazine "Avenue de l'Europe".
Après la guerre russo-géorgienne, le conflit en Ukraine et l'annexion de la Crimée, la Suède s'inquiète des velléités expansionnistes russes et des tensions dans la région balte. Des inquiétudes qui ont infléchi la politique de défense de ce pays traditionnellement pacifiste et neutre. Extrait d'un reportage d'"Avenue de l'Europe".
Après vingt ans de baisse, le budget de l'armée a été revu à la hausse – avec le soutien presque unanime des Suédois. Le gouvernement social-démocrate se refuse toujours à adhérer à l'OTAN, mais vient de rétablir le service militaire aboli en 2010. La plus grande île de Suède, Gotland, isolée en mer Baltique, a été remilitarisée.
"Défense totale" : le retour d'un concept de la guerre froide
La doctrine très "guerre froide" de la "défense totale", qui met à contribution la population civile, est remise à l'honneur par l'actuel ministre de la Défense, Peter Hultqvist. Celui-ci prévoit d'adapter à l'époque actuelle une brochure des années 60, intitulée "En cas de guerre". La version moderne portera comme titre "En cas de crise ou de guerre" et envisagera "crise majeure, conflit armé, cyberattaque... tout ce qui peut arriver. Ce n'est pas de la science-fiction", explique le ministre au micro de Frédérique Maillard.
"La Suède pourrait être prise en une semaine", alerte un ancien haut gradé
La journaliste a aussi recueilli un son de cloche beaucoup plus alarmiste. Il s'agit de l'opinion d'un colonel retraité, qui a signé une tribune très polémique (son cosignataire vient d'être limogé). Bo Hugemark critique ouvertement le manque de préparation militaire de son pays, qui ne compte que 20 000 hommes. Le rétablissement de la conscription ne fournira que 4 000 appelés.
"Si les Russes (par exemple) essayaient d'envahir les pays baltes, ils auraient besoin de prendre Gotland pour se protéger des tirs aériens et bloquer l'arrivée des renforts qui viendraient en aide à la Suède", explique l'ancien colonel. Selon lui, "la Suède pourrait être prise en une semaine, dans le pire des cas".
Extrait du magazine "Avenue de l'Europe. Défense : l'Europe serre les rangs", diffusé le 14 mars 2018.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.