"Pièces à conviction". Bernard Arnault, l'art de payer moins d'impôts
A la tête de LVMH, Bernard Arnault, première fortune de France et quatrième fortune mondiale, a le sens des affaires… et un exceptionnel talent pour l’optimisation fiscale. Selon une ONG, en 2014, le groupe LVMH comptait 202 filiales dans des paradis fiscaux, tandis qu’une bonne partie du patrimoine de la famille Arnault est placée dans une fondation en Belgique, un paradis fiscal qui ne dit pas son nom. Montages financiers opaques, succession organisée hors de France, mécénat… l’enquête de "Pièces à conviction" lève le voile sur les pratiques des plus fortunés qui, comme Bernard Arnault, tentent de payer le moins d’impôts possible, voire d’y échapper.
Première fortune de France, quatrième fortune mondiale selon le classement Forbes 2018, Bernard Arnault doit l’exceptionnelle réussite de son groupe LVMH à son appétit de conquête. Dior, Vuitton, Guerlain, Moët Hennessy…, son savoir-faire pour racheter des entreprises et les restructurer est bien connu. Mais s’il est aujourd’hui à la tête d’un patrimoine estimé à près de 58 milliards d’euros, il le doit aussi à son talent pour l’optimisation fiscale.
Plus de 200 filiales dans des paradis fiscaux
Selon une ONG, en 2014, le groupe LVMH comptait 202 filiales dans des paradis fiscaux. Bernard Arnault et LVMH multiplient les montages sophistiqués pour minimiser leurs impôts. Et la plus grosse part du patrimoine de la famille Arnault est placée dans une fondation en Belgique, un paradis fiscal qui ne dit pas son nom.
En 2016, son yacht le Symphony, un des plus grands du monde, est propriété d’une société maltaise et bat pavillon des îles Caïmans. Résultat, ce bateau au prix faramineux de 130 millions d’euros n’entre pas dans le calcul de l’ISF du milliardaire.
Le mécénat : une belle vitrine et une excellente opération financière
A Paris, le patron de LVMH a créé et financé la fondation d’art contemporain Louis Vuitton, une splendide vitrine pour Bernard Arnault le mécène, et une excellente opération pour LVMH… qui peut déduire de ses impôts 60% de l’argent investi dans la fondation.
L’enquête de "Pièces à conviction" lève le voile sur les pratiques des plus fortunés qui, comme Bernard Arnault, tentent de payer le moins d’impôts possible, voire d’y échapper. Les outils pour y arriver sont nombreux : montages financiers opaques, succession organisée hors de France, mécénat… Mais il peut aussi y avoir des accrocs. L’enquête révèle notamment que Bernard Arnault a récemment été l’objet d’un gros redressement de la part du fisc français.
A l'issue de l'enquête, Virna Sacchi recevra Manon Aubry, responsable plaidoyer Justice fiscale et inégalités pour l'ONG Oxfam France, et Stenka Quillet, journaliste d'investigation et auteur du documentaire.
"Bernard Arnault, l'art de payer moins d'impôts", une enquête de Stenka Quillet diffusée dans "Pièces à conviction" le 28 mars 2018.
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