Frédéric Collet (Leem) sur la souveraineté du secteur médicament : "On travaille sur la chaîne."

Invité de Jean-Paul Chapel ce jeudi, Frédéric Collet, a réaffirmé l’engagement de l’industrie du médicament pour aider les Ukrainiens. Il explique que de nombreux laboratoires et entreprises aident l’Ukraine au travers de dons individuels, mais que le Leem le fait également via son association Tulipe, en étroite liaison avec la cellule de crise du Quai d’Orsay : "Tulipe a déjà envoyé plus de 21 tonnes de médicaments sur place". Il souligne que le matériel envoyé correspond à du matériel de guerre : "Il y a des demandes que nous ne sommes pas habitués à recevoir". Il affirme également que les traitements contre les maladies chroniques continuent à être envoyés.

D’après lui, ces dons ne signifient pas une volonté de « redorer un blason » après des bénéfices qui auraient été accumulés après la crise sanitaire : "Ça fait plus de 40 ans que Tulipe existe, il n’y a pas de volonté de redorer un blason". Il assure que la réputation des entreprises du médicament a fortement augmenté dans le contexte de crise sanitaire : "Nous avons été reconnus dans notre capacité à nous mobiliser en toutes circonstances". Il ajoute, pour celles qui n’ont pas trouvé de vaccin : "Tous ceux qui ont cherché des vaccins et qui n’ont pas trouvé ont pris et assumé des risques".

Au sujet de la dépendance sanitaire révélée lors de la crise du COVID (en masque, en tests, en principes actifs) le président du Leem souligne deux enjeux : "Il y a un enjeu qui est de rapatrier en France bien sûr, mais il y surtout un enjeu de préserver la compétitivité des entreprises qui fabriquent des médicaments". Frédéric Collet précise que beaucoup d’entreprises du secteur sont notamment des entreprises de moins de 50 salariés qui sont soumises à une compétition élevée. Il estime que la souveraineté industrielle pourrait être retrouvée en France : "On travaille sur la cohérence de la chaîne". Il confirme par exemple que d’ici 2023, nous allons refabriquer du paracétamol en France.

Frédéric Collet nuance par ailleurs le retard qu’aurait pris la France concernant les vaccins : "Notre champion national aura mis 18 mois à sortir un vaccin, 18 mois par rapport à 10 ans, c’est déjà exceptionnel". Il préfère en tirer des leçons pour la suite : "Tous ceux qui ont réussi sur le vaccin l’auront fait dans des formes de collaboration, collaboration publique/privée, collaboration entre grandes et petites entreprises (…), c’est la collaboration qui est aujourd’hui au cœur de l’innovation".

Enfin, le président du Leem a exprimé ses attentes pour l’élection présidentielle : "Les candidats se saisissent de ce sujet-là, les entreprises du médicament, ce sont des entreprises de santé, acteurs de santé publique, également acteurs économiques de sortie de crise essentiels".