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Stéphane Israël (ArianeSpace) : "Jeff Bezos nous a fait confiance (…) la bonne fusée, c’était Ariane."

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Durée de la vidéo : 9 min
: L'éco
Article rédigé par franceinfo - Grégory Vincens
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Stéphane Israël, PDG d’ArianeSpace, était l’invité de David Delos ce jeudi 07 avril.

Invité de David Delos ce jeudi, Stéphane Israël, PDG d’Arianespace, est revenu sur le "contrat du siècle" conclut avec Amazon, qui prévoit une commande de 83 fusées dont 18 à Ariane 6 pour le déploiement de la constellation Kuiper : "Jeff Bezos nous demande quelque chose d’extrêmement simple, c’est de mettre ses satellites en orbite de la façon la plus rapide, la plus sûre possible". Il affirme que Jeff Bezos s’est tourné vers deux sociétés américaines, Blue Origin, ULA et une autre européenne, Arianespace : "Jeff Bezos nous a fait confiance (…) la bonne fusée, c’était Ariane 6". Il explique à ceux qui pourraient critiquer le fait qu’il n’y aurait eu que 18 fusées sur les 83 que le contrat reste considérable et que le groupe doit rester disponible pour d’autres clients : "Nous avons des engagements vis-à-vis des institutions européennes (…) pour des clients commerciaux, nous n’allons pas travailler pour un seul un client, nous avons un client comme Eutelsat…". Par ailleurs, Stéphane Israël souligne que la capacité de la fusée ne permet d’être tirée que "11 à 12 fois par an". Comme Arianespace ne dispose d’aucun lien capitalistique ou industriel avec Amazon (contrairement aux 2 autres clients américains), Stéphane Israël assure : "Décrocher 18 fusées pour Amazon, c’est un bel exploit dont tout le monde peut être très fier". Le PDG d’Arianespace ne commente pas le montant du contrat en euros, mais garantit que c’est le plus gros de l’histoire d’Arianespace et que cela donne au groupe "Des perspectives d’activité sans précédent". En effet, le carnet de commandes a plus que doublé en passant de 11 à 29 fusées.

En outre, Stéphane Israël est revenu sur les coulisses des négociations de ce contrat : "Amazon s’est tourné vers notre bureau de Washington, où les gens se connaissent, et connaissent les acteurs du marché américain, et il nous a dit, on a quelque chose de gros "it twill be big", on a envie de travailler avec vous". Il relate que par la suite, une visite a été organisée aux équipes d’Amazon au centre spatial guyanais en février 2020 : "Elles ont trouvé absolument extraordinaire la maîtrise et le savoir-faire des équipes autour d’Ariane et c’est ainsi que l’histoire a commencé". L’objectif serait de faire un premier lancement d’Ariane 6 avant la fin de 2022 (2024 pour Amazon), mais Stéphane Israël indique qu’ "il va falloir faire une montée en cadence rapide (…), nous avons organisé ce contrat en tenant compte des aléas industriels, si des choses sont un peu plus difficiles, le contrat est évidemment robuste à ces aléas".

Le PDG d’Arianespace a enfin commenté la suspension du partenariat Soyouz : "Le lanceur Soyouz a été une formidable aventure". S’il regrette la suspension d’activité, il précise néanmoins que : "Soyouz aurait dû s’arrêter de toutes façons à la fin de l’année prochaine". Stéphane Israël conclut en rappelant la décision de 2014, après la guerre en Crimée, du lancement du programme Ariane 6 : "Les choses se confirment, cette décision était la bonne, nous avions besoin d’Ariane 6 pour assurer la suite de notre continuité d’accès à l’espace".  

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