François Villeroy de Galhau (Banque de France) : "La Banque centrale européenne continuera ses achats d'actifs au moins jusqu'à mars 2022"
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, est l'invité de Jean-Paul Chapel dans la matinale de France Info.
Avec des restrictions sanitaires toujours d'actualité, le mois d'avril marque un nouveau recul dans la reprise économique selon la dernière enquête mensuelle de la Banque de France. François Villeroy de Galhau tempère : "Nous estimons que pour avril 2021, nous sommes à - 6% d'activité par rapport à 2019. C'est significatif mais c'est cinq fois moins que le printemps 2020." Le gouverneur de la Banque de France se montre optimiste : "Cela reste compatible sur l'ensemble de l'année avec un rebond très fort de la croissance, supérieur à 5 %."
De plus en plus d'entreprises sont confrontées à des difficultés d'approvisionnement. Une tendance qui s'amplifie. "Des stocks de matières premières qui diminuent, des tensions sur les prix,... Le premier secteur touché est l'automobile mais aussi le bâtiment." Dans le même temps, "les entreprises sont optimistes dans leur propre secteur d'activité, on peut espérer que ces tensions ne soient que temporaires".
La reprise de l'économie est accompagnée d'interrogations sur l'arrêt progressif du soutien de l'économie par la Banque centrale européenne. François Villeroy de Galhau répond : "Nous allons continuer nos achats au titre de notre programme exceptionnel Covid - le PEEP - au moins jusqu'à mars 2022 et toute hypothèse de réduction du volume de nos achats est purement spéculative." Il poursuit : "Nous n'en avons même pas parlé lors de notre dernier conseil des gouverneurs. Notre volume d'achat chaque mois va rester librement déterminé par notre volonté de garantir des conditions de financement favorable pour tous les acteurs économiques." Le gouverneur de la Banque de France veut rassurer : "Si ces achats devaient s'arrêter après mars 2022, notre politique monétaire resterait très accomodante bien au-delà de cette date et aussi longtemps que nécessaire parce que nous garderons un quatuor d'instruments très puissants : les rachats de titres, la fourniture de liquidités favorables aux banques pour qu'elles financent l'économie, les taux d'intérêts négatifs et enfin, une orientation future qui donnera des garanties sur la durée future des taux d'intérêts bas."
Chaque mois, la Banque de France va publier le baromètre d'inclusion financière. "Pour l'instant, nous ne constatons pas d'augmentation du surendettement des ménages. Cela veut dire probablement que jusqu'à maintenant les dispositifs publics de soutien à l'ensemble des Français ont été efficaces pour préserver le revenu."
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